Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Johnny Guitare (Johnny Guitar)


de Nicholas Ray



CYCLE HOLLYWOOD, L'ÂGE D'OR DES STARS • AOÛT- SEPTEMBRE 2015

USA, 1954, 1h50, VOSTF
avec Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes McCambridge, Scott Brady

Johnny Guitare (Johnny Guitar)
Un cowboy musicien retrouve, cinq ans après l’avoir quittée, une femme qui dirige maintenant un saloon où elle attend la construction d’une ligne de chemin de fer qui lui apportera la fortune. Mais sa présence attise convoitise et jalousie… Un grand western mythique tant par l’intensité dramatique de l’affrontement d’une communauté et d’une femme, où l’on a pu lire une allusion au maccarthysme, l’atmosphère sombre renforcée par une utilisation particulière de la couleur, la tonalité nostalgique introduite par le poids du passé d’un amour dans le présent, enrichie par la musique et surtout par l’affrontement inhabituel entre deux femmes d’où ressort le personnage sublime écrit pour Joan Crawford, star dès l’époque du muet.

"Non seulement la mise en place de l’intrigue et la présentation des personnages sont fabuleuses (jusqu’à la réunion de tous les protagonistes dans le saloon de Vienna au bout d’à peine un quart d’heure de film) mais, tout comme Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming ou, pour en rester dans le western, Duel au soleil (Duel in the Sun) de King Vidor, le film de Nicholas Ray se poursuivra encore jusqu’à son final par une succession quasi ininterrompue de séquences d’anthologie, de fulgurances visuelles ou musicales.(...) L’étonnante fluidité de la narration, la richesse inouïe des thématiques brassées, la noblesse des intentions, la puissance des sentiments, l’exacerbation des passions, l'émotion à fleur de peau, l’atmosphère d’onirisme dégagée par la constante inventivité de la mise en scène font de Johnny Guitar non seulement un western unique mais un film unique qui, une fois qu’il aura réussi à vous captiver, ne vous lâchera plus ; des images, des répliques et des mélodies iront probablement vous entêter pendant un bon moment !" Erik Maurel, DVDClassik

"La frustrée Emma Small (terrifiante Mercedes McCambridge) incarne le puritanisme américain, intolérant jusqu'à la haine : ses appels à la délation et au lynchage, son conservatisme social l'apparentent à un sénateur McCarthy en jupons — le scénario, écrit par le « progressiste » Philip Yordan, est une parabole de la « chasse aux sorcières » qui sévissait alors contre les communistes aux Etats-Unis. Emma veut la peau de Vienna, son contraire : une femme libre, indépendante (jouée très virilement par Joan Crawford), propriétaire à poigne d'un saloon-casino, qui assume sa vie dissolue et ses sentiments.
Le duel entre les deux rivales est également visuel : le rouge flamboyant des lavallières de Vienna, puis le blanc immaculé de sa robe de soirée s'opposent aux tenues noires d'Emma. Une symphonie de couleurs que Nicholas Ray orchestre dans une mise en scène au baroque furieux. Et somptueux."
Samuel Douhaire, Télérama

Séances


Vendredi 28/08 21:00
Jeudi 3/09 21:00
Lundi 7/09 18:45