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Kertu

de Ilmar Raag



Estonie, 2013, 1h38
avec Mait Malmsten, Ursula Ratasepp, Leïla Säälik, Külliki Saldre, Peeter Tammearu

Kertu
À trente ans, la douce et fragile Kertu connaît son premier émoi amoureux. Son père, autoritaire et protecteur, fait tout pour l’écarter de Villu, un marginal aimant l’alcool et les femmes qui se trouve dès lors rejeté par tous les habitants du village. Dans son troisième film, Ilmar Raag excelle dans la précision avec laquelle il chronique une histoire d’amour contrariée par une petite communauté estonienne étouffante.

LE RÉALISATEUR
Après des études à la Sorbonne et une maîtrise de scénario à l’Ohio University, Ilmar Raag a occupé divers postes à la télévision publique estonienne, dont celui de Directeur général. Depuis, il se consacre à l’écriture et à la mise en scène ; il a réalisé plusieurs téléfilms dont Août 1991 (2005) et Klass (2007) sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux. Il a également réalisé Une Estonienne à Paris (2012) avec Jeanne Moreau, primé au Festival de Locarno 2012, et très récemment I won’t come back.

PROPOS DU RÉALISATEUR
« Pour l’écriture de ce film, je me suis inspiré de deux histoires vraies que l’on m’a racontées et qui se sont déroulées sur l’île de Saaremaa en Estonie. Deux destins improbables d’un homme et d’une femme. L’homme n’était jamais tombé amoureux jusqu’à ce que les médecins lui annoncent sa mort prochaine. L’urgence de vivre l’avait porté vers des sentiments nouveaux. L’autre histoire était celle d’une femme considérée par son village comme folle jusqu’au jour où, portée par un amour libérateur, elle s’était résolue à vivre. Dans les deux cas, l’amour avait été salvateur. C’est ainsi que j’ai imaginé la rencontre amoureuse de ces deux personnages.
Ce film est particulièrement important pour moi. J’avais envie de raconter une histoire d’amour depuis longtemps mais c’est seulement à quarante-cinq ans que j’ai réussi à le faire. J’aime penser que l’amour est un sentiment qui dépasse tout. J’aime penser que l’amour est ce qui demeure quand le monde autour de nous sombre dans des désastres politiques et sociaux. En fait, je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas osé m’attaquer à ce thème plus tôt. Mon professeur d’écriture de scénario m’a raconté une anecdote. Billy Wilder s’entretenait avec un jeune scénariste dans un studio. Quand il a appris que son prochain projet était une histoire d’amour, Wilder a hoché la tête en signe d’approbation, et lui a demandé : « Alors, qu’est-ce qui les sépare ? ».
[…] L’essence de toutes les histoires d’amour ne réside pas dans l’amour qui unit les individus, mais dans les obstacles qui peuvent les séparer. Il y a d’abord un doute intérieur. Villu comme Kertu ne s’estiment pas dignes d’être aimés et se croient incapables d’aimer. Il y a ce doute en préambule. C’est d’abord une lutte contre eux-mêmes. Après sa première nuit d’amour avec Kertu, Villu ne croit pas à l’avenir de cette relation, habitué aux relations ponctuelles. Sa maladie l’empêche d’envisager un avenir avec elle. De son côté, Kertu est trop habituée à vivre dans le malheur, et préfère croire qu’elle s’est trompée sur Villu. Quand les amants commencent à croire en leur histoire, ils vont devoir affronter la société, c’est à dire les habitants qui considèrent que Villu et Kertu n’ont pas le droit à l’amour. Mais tout au long du récit, ils vont se révéler à eux-mêmes, se dépasser pour faire triompher un amour qui les porte. »
Ilmar Raag

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"Après s’être fait connaître en France avec le plaisant mais atone Une Estonienne à Paris, le réalisateur estonien Ilmar Raag revient dans son pays natal pour une œuvre intimiste et solaire autour d’une jeune trentenaire, Kertu, vivant un peu à l’écart de la communauté villageoise de l’île de Sareema (...) Là où Kertu est certainement le plus convaincant, c’est d’ailleurs dans cette manière de laisser éclore en la jeune femme l’affirmation d’un libre-arbitre et le désir d’une venue au monde qu’on lui refusait jusqu’ici. En ce sens, l’arrière-plan du film est loin d’être anodin : alors que la chaleur estivale écrase les paysages ruraux, exaltant par la même occasion la sensualité malhabile de Kertu, la réalisation d’Ilmar Raag pose la question d’une mise en espace où l’horizon offre des perspectives inattendues. La symbolique pourrait sembler un peu facile si le dispositif ne servait qu’à river le personnage aux intentions de départ. Seulement, par touches subtiles dans le choix des cadres et le montage, le réalisateur nourrit son récit de suspensions propices à l’émancipation de son héroïne."
Clément Graminiès, Critikat

"Aucune mièvrerie : dans le décor faussement idyllique de la petite île, cette histoire d'amour déchaîne, au contraire, l'intolérance d'une communauté repliée sur elle-même et la violence d'un père tyrannique. Les flash-back sur la nuit de la rencontre apportent une douceur presque onirique au climat de tension permanente, et les scènes les plus risquées sont empreintes d'une rare délicatesse. Kertu doit beaucoup à la composition sidérante de son actrice principale. Par son sourire éclatant, par un simple regard qui, soudain, s'illumine, Ursula Ratasepp rend crédible la métamorphose d'une fille mal-aimée en femme épanouie. "
Samuel Douhaire, Télérama

"De retour dans son pays natal, Ilmar Raag est clairement plus en prise avec la réalité qu’il ne l’était en filmant Jeanne Moreau dans un appartement parisien. Il a installé sa caméra sur l’île de son enfance, Saareema, pour mettre en scène l’histoire d’amour improbable entre une femme de 30 ans jugée simplette et un ivrogne atteint d’un cancer. Tous les éléments du mélodrame sont en place, mais Raag évite la facilité en préférant les ellipses et les silences aux grands discours. Au passage, il livre une réflexion intéressante sur l’insularité et ses effets pervers, notamment la promiscuité sociale et sexuelle à l’origine du mal-être des personnages. "

Christophe Narbonne, Première

Séances

SALLE JACQUES TATI • SAINT NAZAIRE
33, bd Victor Hugo

Mercredi 18 février 2015 • 16:30
Jeudi 19 février 2015 • 19:00
Vendredi 20 février 2015 • 17:00
Samedi 21 février 2015 • 19:00
Dimanche 22 février 2015 • 15:00

CINÉMA ATLANTIC • LA TURBALLE
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Jeudi 26 février 2015 • 18:30
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CINÉMA PAX • LE POULIGUEN
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Dimanche 22 février 2015 • 21:00
Mardi 24 février 2015 • 18:30
Samedi 28 février 2015 • 18:30
Lundi 2 mars 2015 • 14:00

CINÉMA BONNE GARDE • NANTES
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Jeudi 26 février 2015 • 20:30
Dimanche 1er mars 2015 • 20:30

CINÉMA LE BEAULIEU • BOUGUENAIS
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Jeudi 5 mars 2015 • 20:00
Dimanche 8 mars 2015 • 18:00

CINÉMA SAINT PAUL • REZÉ
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Vendredi 6 mars 2015 • 20:30
Lundi 9 mars 2015 • 20:30

CINÉ-VAILLANT • VERTOU
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CINÉPHIL • SAINT PHILBERT DE GRANDLIEU
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Jeudi 19 mars 2015 • 20:30
Dimanche 22 mars 2015 • 20:30
Lundi 23 mars 2015 • 15:00

CINÉMA SAINT JOSEPH • SAINTE MARIE SUR MER
14, rue Notre Dame

Dimanche 26 avril 2015 • 18:00





>> Dans une dynamique de soutien à ce film qui nous emmène de Saint-Philbert de Grandlieu à Donges, Le Concorde s’associe aux Salles de Cinéma Associatives de Loire-Atlantique.
Cette programmation est proposée par Le Cinématographe-SCALA.
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