CENTRE D'HISTOIRE DU TRAVAIL • 30 ANS
France, 1978, 1h36, documentaire
Au milieu des années 1970, dans un contexte marqué par des luttes sociales fortes, la poussée politique de la gauche et un discours critique du capitalisme et de la société de consommation, ce film donne la parole à douze patrons de grandes entreprises. Ils s’expriment sur leur vision du pouvoir dans l’entreprise, de la hiérarchie, des syndicats, des grèves ou de l’autogestion... Sous le discours de ces patrons apparaît progressivement l’image d’un projet de société...
« C’est un film étonnamment moderne que l’on (re)découvre aujourd’hui, à la fois par les choix formels des deux réalisateurs et par le discours prémonitoire de certains patrons. La grande difficulté était de donner à entendre le discours patronal donc de choisir un parti pris filmique qui permette au téléspectateur d’exercer son esprit critique. Refus donc des effets faciles, de la polémique, et choix, au contraire, d’une « rigueur janséniste ». Là est le remarquable travail de cinéma de Mordillat et Philibert. Jamais présents comme personnages, ni à l’image ni au son - si ce n’est, parfois, par quelques « cartons » ironiques qui ponctuent le discours patronal -, les deux réalisateurs sont pourtant bien là à travers le dispositif qu’ils mettent en place. Les patrons sont mis en scène comme des personnages de fiction. Par la durée des plans, toujours fixes, qui gardent le discours dans sa continuité, le choix des cadrages, l’utilisation de la profondeur de champ, les téléspectateurs se retrouvent dans une situation inhabituelle, certes inconfortable, mais qui les obligent à réfléchir, à prendre conscience que les discours qu’ils entendent se disqualifient les uns les autres. »
www.autourdu1ermai.fr
« C’est un film étonnamment moderne que l’on (re)découvre aujourd’hui, à la fois par les choix formels des deux réalisateurs et par le discours prémonitoire de certains patrons. La grande difficulté était de donner à entendre le discours patronal donc de choisir un parti pris filmique qui permette au téléspectateur d’exercer son esprit critique. Refus donc des effets faciles, de la polémique, et choix, au contraire, d’une « rigueur janséniste ». Là est le remarquable travail de cinéma de Mordillat et Philibert. Jamais présents comme personnages, ni à l’image ni au son - si ce n’est, parfois, par quelques « cartons » ironiques qui ponctuent le discours patronal -, les deux réalisateurs sont pourtant bien là à travers le dispositif qu’ils mettent en place. Les patrons sont mis en scène comme des personnages de fiction. Par la durée des plans, toujours fixes, qui gardent le discours dans sa continuité, le choix des cadrages, l’utilisation de la profondeur de champ, les téléspectateurs se retrouvent dans une situation inhabituelle, certes inconfortable, mais qui les obligent à réfléchir, à prendre conscience que les discours qu’ils entendent se disqualifient les uns les autres. »
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Séances
Jeudi 29 septembre 2011 à 20:30
Séance suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Fabienne Pavis, sociologue à l’Université de Nantes
Séance suivie d’un débat avec Gérard Mordillat et Fabienne Pavis, sociologue à l’Université de Nantes
