Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Rêve de Cassandre (Cassandra's Dream)


de Woody Allen



WOODY ALLEN • AOÛT-SEPTEMBRE 2016

USA-G-B-Fr, 2007, 1h48, VOSTF
avec Colin Farrell, Ewan McGregor, Tom Wilkinson


Le Rêve de Cassandre (Cassandra's Dream)
Deux frères d’origine modeste et aux maigres revenus vivent au dessus de leurs moyens, friment et s’endettent jusqu’au moment où il faut rembourser... Dans le dernier film de sa trilogie anglaise, après Match Point et le ludique Scoop, Woody Allen revient sur la cruauté des rouages de classe de la société anglaise, soignant comme un Ken Loach l’accent cockney de ses personnages. Faisant, au passage, un sort ironique à la famille "sur qui on peut toujours compter", il répartit inégalement entre les deux frères les interrogations sur la culpabilité et la conscience morale. Le débat métaphysique fournit la matière d’un thriller moral, ménageant les rebondissements jusqu’à la fin, sur le Rêve de Cassandre, un bateau bien nommé.

"Que Woody Allen ne fasse plus rire a de quoi stupéfier. Voilà tout de même un cas exceptionnel d'auteur ayant opéré sur le tard un virage à 180 degrés. Allen avait surtout forgé sa renommée grâce à la comédie pétillante, quelques drames bergmaniens mis à part. Or, on a beau s'accrocher à la survivance de thèmes typiquement alleniens (comme la culpabilité), force est de reconnaître que ce nouveau film ne ressemble guère à du Woody Allen. Sans atteindre le sommet de Match Point, Le Rêve de Cassandre, qui clôt la trilogie londonienne après Scoop, peint la cruauté des rapports de classes avec juste ce qu'il faut de grotesque pour chasser toute grandiloquence et navigue dans les eaux troubles d'une tragédie sociale aux accents dostoïevskiens." Jacques Morice, Télérama

"Les renversements scénaristiques et humains sont une bonne part de ce Rêve de Cassandre : nom du bateau que la fratrie achète en début de film, il annonce, comme Cassandre, le cercle vicieux de leur alliance. Ian et Terry ne représentent pas le Bien et le Mal, mais la conscience innée et la conscience tardive : alors que l’un ne pourra jamais vivre avec son choix, l’autre découvre bien trop tard que sa liberté l’a mené à la déchéance, et qu’il ne pourra pas suivre son choix éternellement. Le Rêve de Cassandre est passionnant à plusieurs titres : tout d’abord, comme dans Match Point − et la comparaison est, cette fois, valable − Woody Allen a délibérément choisi la simplicité de cadre, très tranchante, très cruelle, qui forme un drame humain édifiant : ses personnages sont également très simples, chacun a sa place, et l’on décernera une mention spéciale aux rôles des parents, très émouvants dans leur conquête saine de la vie. Au fil de sa réflexion, Allen n’est jamais manichéen, n’est jamais démonstratif : Le Rêve de Cassandre n’est ni du prêt-à-penser ni du Woody Allen un brin trop « woodyallénisant ». C’est un jeu. C’est une fable. Bref, c’est du cinéma, intelligent de surcroît." Ariane Beauvillard, Télérama

Séances

dimanche 28/08 14:30 - - lundi 29/08 21:00 - - vendredi 2/09 18:45