Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Ta'ang


de Wang Bing



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • OCTOBRE-NOVEMBRE 2016

Hong-Kong-France, 2016, 2h27, VOSTF, documentaire
NUM • SORTIE NATIONALE

Ta'ang
Les Ta’ang, minorité ethnique birmane, sont au cœur d’une guerre civile à la frontière chinoise. Depuis début 2015, de violents conflits ont contraint des milliers d’enfants, de femmes et de personnes âgées à s’exiler en Chine. Wang Bing enchaîne les films quand il n'en tourne pas plusieurs en parallèle. Sans s'être annoncé, Ta'ang a pour visée de porter son attention sur une réalité migratoire méconnue, maintenue dans le hors-champ médiatique de notre actualité. Au cœur d'un conflit qui sévit à la frontière entre la Birmanie et la Chine, la minorité Ta'ang est contrainte à passer la frontière chinoise pour ne pas s'exposer aux violences. Mais c'est en renonçant à en livrer les aspects les plus spectaculaires que Wang Bing, filmant le réel dans le creux des gestes et questions qui font leur quotidien, s'approche au plus près du drame que vivent ces femmes, hommes et enfants, en errance.

"Fidèle à sa manière immersive, Wang Bing n’interroge pas, ne commente pas, il observe, absorbe la matière pure du temps qui s’écoule dans l’attente et la désorientation. Une bonne partie de Ta’ang est nocturne, et Wang Bing se concentre sur les visages baignés de la chaude lumière des feux de camp avec, comme dans Les Trois Sœurs, une attention éperdue aux enfants." Didier Péron, Libération

"Ces longues nuits offertes aux Ta'ang rappellent aussi combien Wang Bing est un cinéaste des éléments, qui s'est longtemps réclamé de Tarkowski plus que de n'importe quel documentariste. L'apparition du feu, de la glace, ou du vent, servent moins chez lui à un hyperréalisme qu'à une dissolution dans la matière, où les corps filmés deviennent des figures hors de la réalité, la plus puissante jusqu'aux personnages plongés dans le noir de Ta'ang ayant été celle de L'Homme sans nom, naissant et disparaissant de la terre dans un temps au-delà des repères. C'est cette transformation qui est amorcée par la recherche des "mondes intérieurs" évoqués dans l'entretien. Décrire les conditions de la survie, dans une logique de littérature du 20ème siècle sur les peuples pauvres n'est qu'une partie du projets de Wang Bing, à la recherche d'une forme qui prenne la mesure de l'intime de la Chine. Ce n'est pas des jours et des nuits de tournage à la frontière qui témoignent les images des réfugiés, mais de tout ce qu'elles recouvrent et que le film a fait sourdre, qui les grandit et les protège à la fois. La petite fille de l'affiche française de Ta'ang, nous regardant avec un air de défi depuis les flammes et la nuit, Wang Bing l'a accompagnée jusqu'au temps de la fable." Gaspar Nectoux, Les Cahiers du Cinéma

Séances

mercredi 26/10 20:30 - - samedi 29/10 18:30 - - mardi 1/11 18:45
jeudi 3/11 18:15 - - dimanche 6/11 20:30


> Ta'ang est aussi programmé au Cinéma Le Concorde du 9 au 22 novembre 2016.

Bande annonce