CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Comme des lions


de Françoise Davisse



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • AVRIL 2016

France, 2016, 1h55, documentaire
NUM • SORTIE NATIONALE

Pendant deux ans, Françoise Davisse a suivi les ouvriers et les ouvrières de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, notamment pendant la grève qu'ils ont menée en 2013. Le film prend le temps d'en écouter les protagonistes mais aussi ceux et celles qui suivent, qui hésitent ou qui résistent... au collectif. Politiques, médias, syndicalistes, actionnaires et travailleurs s'agencent et s'affrontent dans ce récit au long-cours qui éclaire les différentes stratégies à l’œuvre autant qu'il illustre la construction de chacun(e) et de tous dans la lutte.

"Un documentaire social peut-il être un bon film d’action ? Comme des lions prouve que oui. Pendant deux ans, de 2012 à 2014, la réalisatrice Françoise Davisse a filmé les salariés de l’usine de PSA à Aulnay-sous-Bois, en lutte contre sa fermeture.
Elle nous fait vivre au plus près, sans misérabilisme et de la manière la plus épurée, sans voix off, les incertitudes, les émotions et la ténacité de plusieurs centaines d’ouvriers et d’ouvrières – dans une usine qui employait 3 000 personnes – engagés dans un bras de fer avec la direction et l’Etat.
Aucun aspect de cette aventure collective, qui se solda par une grève épique de quatre mois et la fermeture effective du site, n’échappe au regard de la réalisatrice, des tensions entre grévistes et non-grévistes aux stratégies patronales pour casser le mouvement, en passant par la violence physique et symbolique dirigée contre ses acteurs.
Sur une musique de circonstance signée Mouss et Hakim (du groupe Zebda), le film suggère que “quelle que soit l’issue du conflit, on est toujours gagnant quand on lutte”, comme l’explique sa réalisatrice. En plein mouvement de contestation contre la loi El Khomri, voilà qui tombe à pic."
Mathieu Dejean, Les Inrockuptibles

"Le film souligne aussi à quel point la négociation est affaire de communication. Le rapport de force requiert un travail sur la langue - dans les débats internes, dans la contestation elle-même, dans l’expression devant les médias, face aux hommes politiques, ou dans les négociations. Côté PSA, la parole est savamment encadrée : on entend son dirigeant, Philippe Varin, des cadres de sécurité et peu d’autres interlocuteurs identifiés ; côté ouvrier, plusieurs représentants syndicaux, et un grand nombre d’employés, mobilisés ou non. Entre les deux, louvoyeuse, la classe politique locale (le maire) et nationale (les candidats en campagne, puis le président Hollande et ses ministres, en particulier Arnaud Montebourg) peine à nommer des médiateurs et à proposer autre chose qu’un discours flou. Enfin, le portrait fait des médias est peu flatteur : bien qu’indignés par les licenciements, ils semblent peu intéressés par le mouvement de grève, déconnectés du monde ouvrier et jouent le jeu de l’entreprise en relayant les messages qu’elle a savamment préparés.
Par l’approche détaillée que permet sa longueur (près de deux heures) et son regard centré sur une population ouvrière désormais minoritaire en France et peu écoutée, le film de Françoise Davisse rend à la grève la dignité qu’elle cherchait et joue un rôle politique de premier plan. Il faut saluer ce regard cinématographique patient, rare et passionnant." Axel Scoffier, Critikat

Séances

jeudi 7/04 20:30 - - dimanche 10/04 16:30 - - dimanche 17/04 16:30
mardi 19/04 15:00 - - jeudi 21/04 18:15


> Programmé à l'occasion de PlayTime - La quinzaine des Salles de Cinéma Associatives de Loire-Atlantique
www.playtime-quinzaine.fr

> Comme des lions est aussi programmé au cinéma Le Concorde du 23 mars au 12 avril.