CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Deep End


de Jerzy Skolimowski



CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011

Allemagne-USA-Pologne, 1970, 1h30, VOSTF
avec Jane Asher, John Moulder-Brown, Karl Michael Vogler
RÉÉDITION

Adolescent de 15 ans, Mike se rend à son tout premier jour de travail : il vient d’être embauché dans un établissement de bains publics de l’East End londonien. Sur place, sa collègue Susan est chargée de lui présenter les lieux. Mike est tout de suite attiré par cette jolie rousse plus âgée que lui. Alors qu’il découvre une atmosphère étrange autour de la piscine et peu à peu, Susan joue avec l’inexpérience du garçon, profitant de son admiration candide pour le faire plonger dans une dangereuse spirale de fantasmes et d’obsession…

Sous ses apparences de comédie outrancière ou de joyeux bizutage, Deep End dissimule un drame cruel de l’adolescence qui navigue entre thriller psychologique et tragédie romantique. Avec un sens ahurissant de la composition plastique, Jerzy Skolimowski suit la déambulation d’un garçon hanté par l’image d’un amour insaisissable. Cette oeuvre au ton instable est une plongée frénétique dans l’East End, négatif sinistre du Swinging London qui invoque les ambiances de Répulsion (Roman Polanski) ou de Blow-Up (Michelangelo Antonioni). Traversé par la musique des seventies, de la folk-pop de Cat Stevens au rock expérimental du groupe Can, Deep End est l’un des films emblématiques du cinéma indépendant.
Extrait du dossier de presse

« On n'a pas pu oublier la rousseur de Jane Asher, alors compagne de Paul McCartney, dont la discrète sensualité embrase ce film froid et aquatique placé sous le signe de la désespérance. Aussi ludique (l'épisode célèbre du diamant perdu) que tragique (le final quasi shakespearien), cette chronique de l'Angleterre glauque des années soixante-dix, portée par la musique de Can et la ritournelle entêtante de Cat Stevens (le tube Wild World), est l'un des plus beaux films de Jerzy Skolimowski, le meilleur réalisateur polonais, mais aussi l'un des rares à avoir apporté au cinéma britannique une vision presque sarcastique, grotesque de l'Angleterre, alliée à un sens du réalisme social. Ce conte dramatique sur le passage à la vie adulte témoigne également d'une exemplaire recherche plastique. C'est une espèce d'antithèse parfaite, presque à la (Edward) Hopper, de la série des piscines de David Hockney : au bleu céruléen de la Californie, Skolimowski oppose le vert sale de l'Angleterre ordinaire, puis fait in fine un emploi éclatant et expressionniste de la couleur rouge. »
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

Séances

Jeudi 22 septembre 2011 à 18:30
Samedi 24 septembre 2011 à 19:00
Jeudi 29 septembre 2011 à 18:30
Samedi 1 octobre 2011 à 21:00
Lundi 3 octobre 2011 à 20:30


Vidéo