CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Garçonnière (The apartment)


de Billy Wilder



RÉTROSPECTIVE BILLY WILDER • DÉCEMBRE 2013

USA, 1960, 2h05, VOSTF
avec Jack Lemmon, Shirley Mac Laine, Fred Mac Murray
NUM • RÉÉDITION

Parce qu’il ne peut rien refuser à ses chefs, un petit employé d’une compagnie d’assurances leur prête la clef de son appartement pour qu’ils puissent y rencontrer leurs maîtresses. Un jour le grand patron le convoque et lui en parle. Il croit à une leçon de morale mais c’est pour lui demander sa clef pour rencontrer sa maîtresse. Il ne le sait pas, mais c’est une jeune femme qu’il aime bien... Presque une synthèse parfaite de l’oeuvre de Wilder : les relations de classes placées sous le signe de la brutalité cynique et pateline, l’hypocrisie des rapports des couples et la difficulté des rapports amoureux authentiques et en même temps des scènes qui frôlent le drame et qu’un rien vient faire basculer vers la comédie, sans rien renier de leur profondeur.

"La Garçonnière est ainsi remarquable par son amplitude puisque cette question de la solitude dialogue de façon très fluide avec une satire sociale des États-Unis pour le moins virulente. Le film débute par des plans « documentaires » de la skyline de New York avec, en voix-off, Baxter débitant des données aussi objectives qu’absurdes : « Le premier novembre 1959, il y avait 8 042 783 habitants à New York. En les mettant bout à bout, avec une taille moyenne de 1m68, on pourrait relier Times Square à la banlieue de Karachi au Pakistan. » Le mouvement de focalisation nous entraîne ensuite dans le lieu où officie Baxter : une inquiétante enfilade de bureaux avec des lignes de fuites très marquées dans un plan très graphique. (...) Même s’il continue à tourner en noir et blanc, il y a chez Wilder une intelligence du présent et du réel, comme en témoigne cette charge hilarante contre la télévision, vulgaire déversoir de spots publicitaires. Cette faculté d’observation naquit indéniablement dans ses jeunes années de journaliste à Vienne et à Berlin, où il se montrait capable d’écrire sur à peu près tout : sport, politique (et, à l’occasion d’un reportage sur la perception du fascisme italien par l’intelligentsia viennoise, de se faire mettre à la porte par Sigmund Freud en personne !), potins mondains ou musique, particulièrement le jazz. Cette intelligence est celle d’un esprit sans doute supérieurement vif et réactif "
Arnaud Hée, Critikat

Séances


Mercredi 25 décembre 15h45
Samedi 4 janvier 18h30
Lundi 6 janvier 20h45
Jeudi 30 janvier 20h30*



• jeudi 30 janvier • 20:30 • projection présentée par
Florent Guénard, Maître de conférences au département de philosophie de l’université de Nantes (CAPHI), spécialisé en Philosophie morale et politique. Rédacteur en chef de la revue "La vie des idées".