CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Valse des pantins (King of Comedy)


de Martin Scorsese



RÉTROSPECTIVE MARTIN SCORSESE • AOÛT-SEPTEMBRE 2018

USA, 1983, 1h50, VOSTF
avec Robert De Niro, Jerry Lewis, Diahnne Abbott, Sandra Bernhard, Liza Minnelli
NUM • VERSION RESTAURÉE

Le fan d’un "show man", grande vedette comique de la télévision, et qui lui même veut s’imposer dans ce milieu, réussit à prendre contact brièvement avec son idole. Il cherche à le revoir... Film très critiqué à sa sortie, en particulier par son auteur, le film a peut être souffert de la comparaison avec Raging Bull, en particulier parce qu’il renonçait aux effets de mise en scène. Il mérite d’être réévalué ne serait-ce que par la justesse de sa cible dans sa critique d’une certaine télévision et de son public. Le trait est forcé et, dans sa démesure, De Niro donne au héros une dimension d’humanité pitoyable qui devient inquiétante. La caricature se fait grinçante et le public bouda cette vision de son quotidien télévisuel.

“Étrange comment le temps éclaire différemment les films. À la sortie de La Valse des pantins, l’argument central était Jerry Lewis et à travers lui la célébrité tournée en satire. On riait jaune, ou noir, devant ce roi cathodique du stand-up kidnappé par un maboul (De Niro, royal et ahuri) en demande de quart d’heure de célébrité.
Aujourd’hui, on voit mieux à quel point ce film était avant tout un snapshot de New York. Le New York de John Lennon et de Mark Chapman, le New York des dingos croyant sortir de leur condition de sinistres inconnus en entrant en collision avec l’existence de leurs fétiches admirés. Et cette folie pure, new-yorkaise, c’est dans les secousses nerveuses qui traversent le visage de Sandra Bernhard qu’on la lit de façon terrifiante.
On connaît mal en France cette sorte de Mick Jagger au féminin, mais elle est une figure importante de la culture américaine. Actrice de stand-up, grande gueule médiatique, activiste lesbienne, bitch revendiquée, amie (déchue) de Madonna, elle est ici sidérante, parcourant les rues de la ville en blazer, jupe d’écolière et socquettes blanches, psychotique comme pas permis, balançant des dollars au nez d’une bande de cailles incarnées ni plus ni moins que par les Clash.”
Philippe Azoury, Les inrockuptibles (mai 2014)

Séances • Septembre 2018

- - vendredi 7/09 18:15 - - vendredi 14/09 15:30 - - lundi 24/09 20:30 *

* Séance Vidéodrome, suivie d'une analyse filmique et d'un débat proposés par Antoine Bourg

Bande-annonce