CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari)


de Valerio Zurlini



RÉTROSPECTIVE ENNIO MORRICONE • JUIN-JUILLET 2015

Allemagne-France-Italie, 1976, 2h20, VOSTF
avec Vittorio Gassman, Jacques Perr!in, Jean-Louis Trintignant, Laurent Terzieff, Philippe Noiret
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Jeune lieutenant, Drogo est affecté à la défense d’une forteresse isolée d’une contrée montagneuse désertique. La garnison est chargée de parer à l’éventuelle attaque des Tartares. C’est le temps qui va se révéler être le pire ennemi des hommes du fort, minant leur vie dans une attente interminable sans que les Tartares apparaissent…
La forteresse Bastiani et ses alentours désertiques font parfois penser à un décor de western. Zurlini a eu l'idée lumineuse de confier au maître du genre, Ennio Morricone, le soin d'orchestrer ses images. Sa musique de Buccins et autres cuivres sera donc glacée, lancinante et angoissante.


Séances

Samedi 11/07 18:15
Mardi 14/07 21:00
Lundi 20/07 18:15




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"Dans le livre, les Tartares n’existent pas : à la fin ce ne sont pas les Tartares qui attaquent mais l’Etat du Nord. Les Tartares c’est uniquement le nom du désert ; il n’y a rien d’autre. Là au contraire se situe l’interpolation majeure dont personne ne s’est rendu compte, pas même les critiques littéraires. Les Tartares étant à l’intérieur de notre esprit et représentant ce mystère de la mort, il est juste qu’ils soient également un mystère non identifiable avec une armée aux frontières. Ils sont quelque chose qui vient du néant, ils ne se voient pas ou ils se voient au dernier moment de la vie quand la mort frappe à la porte. Les Tartares représentent cet inconnu qu’il y a dans la vie."
"Les Tartares symbolisent "ceux qui devraient arriver et qui n’arrivent jamais", c’est-à-dire un moment qui pourrait être la gloire, voire le bonheur, et que la vie ne donne pas, parce que l’homme ne se réalise jamais totalement au cours de sa vie qu’au moment où il accepte sa mort. Tel est, à mon avis, le sens du livre de Buzzati. Le seul moment où l’homme devient véritablement un héros, c’est quand il se retrouve confronté à la mort et qu’il l’accepte. L’héroïsme, ce ne sont pas les actes d’audace qu’on peut faire quand on est jeune. (...) La forteresse est la véritable héroïne du film."

Valerio Zurlini