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Les Enchaînés (Notorious)


de Alfred Hitchcock



PHILONEMA • MARS 2016

USA, 1946, 1h41, VOSTF
avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains



Alicia, fille d'un espion nazi, est à la dérive. L'agent secret américain Devlin, lui propose de travailler pour lui. Alors qu'elle réussit à infiltrer une réunion d'anciens nazis, l'un de ces derniers, Alexander Sebastian, s'éprend de la jeune femme et décide de la demander en mariage. Celle-ci accepte, poussée par son intention d'en savoir plus. Mais elle vit en parallèle une idylle avec Devlin et son mari ne tarde pas à les démasquer...

""This is a very strange love affair" murmure Alicia Huberman (Ingrid Bergman) à l’oreille de Devlin (Cary Grant) dans un hôtel de Rio. En effet, prostituer la femme qu’on aime pour en faire une espionne au service des États-Unis n’a rien de banal et si le client malgré lui est Alexander Sebastian (Claude Rains), un nazi en fuite qui prépare un attentat nucléaire, cela l’est encore moins. C’est pourtant l’histoire de i[Notorious/Les Enchaînés (1946), thriller émotionnel avant tout.
Si, comme l’affirme François Truffaut, ce qui intéresse Alfred Hitchcock c’est de mettre en scène des dilemmes moraux dans des films dont les trois éléments principaux sont la peur, le sexe et la mort, alors Notorious représente bien la « quintessence » du film hitchcockien. Le dilemme de Devlin – servir son pays ou avouer son amour pour Alicia au risque de tout faire échouer – se lisant à même la structure de ce film parfait où l’avancée de l’histoire d’espionnage est toujours ralentie par des gros plans de visages où il n’est plus question que d’émotions."]i Vincent Boyer


" Les Enchaînés, c'est la quintessence de Hitchcock", déclarait François Truffaut dans son fameux livre d'entretiens avec le maître. On ne saurait mieux dire. Acteurs, mise en scène, maniement de l'intrigue : chaque pierre de ce monument est devenue mythique. Tout comme les personnages, qui ont suscité force commentaires. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Devlin, un agent du gouvernement américain, propose à Alicia, la fille d'un espion nazi condamné au début du film, d'infiltrer le réseau d'Alexander Sebastian, un ami de son père qui vit à Rio. La manœuvre réussit si bien qu'Alicia doit épouser Sebastian, alors qu'elle forme ­déjà presque un couple avec Devlin... Sur le thème de l'amour et du devoir, qui rendent l'un et l'autre les hommes cruels, Hitchcock construit un suspense sentimental aux airs de film d'espionnage classique. La bombe atomique, que semblent vouloir mettre au point les nazis de Rio, intrigue au fond moins que les manœuvres de séduction et d'emprise des trois personnages principaux, prisonniers de leurs masques. Mais ces deux plans du récit sont sans cesse liés par les prouesses de la caméra, qui fait naître une tension toute d'élégance et de légèreté. C'est visiblement Ingrid Bergman qui inspire cet état de grâce hitchcockien, et comme on a pour elle les yeux de Cary Grant, tout est vraiment parfait." Frédéric Strauss, Télérama

• jeudi 3 mars • 20:30 • séance suivie d'une conférence de Vincent Boyer, ATER au département de philosophie de l’Université de Nantes et agrégé, spécialiste de philosophie générale et de philosophie morale anglo-saxonne.

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