CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Lettre d'une inconnue (Letter from an Unknown Woman)


de Max Ophüls



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • MARS 2014

USA, 1948, 1h26, VOSTF
avec Joan Fontaine
NUM • VERSION RESTAURÉE • SORTIE NATIONALE

Au début du XXème siècle, un soir, le célèbre et richissime pianiste viennois Stefan Brand, reçoit une étrange lettre anonyme. À sa lecture, il apprend qu'une de ses nombreuses conquêtes du passé lui a voué un amour considérable mais secret. La femme, auteur de cette lettre dans ses derniers instants, fut mariée longuement. Il comprend alors pourquoi il a subi récemment les attaques soudaines d'un mari jaloux... Adapté d'une nouvelle de Stefan Sweig, le film est une oeuvre saisissante.

"Lettre d’une inconnue est un chef-d’oeuvre paradoxal sur les pièges du refoulement et de la mémoire, puisque l’exilé juif y reconstitue à Hollywood la ville que le nazisme l’a contraint à fuir. Vienne devient le territoire fantomatique de lieux et d’époques qui, sans cesse, se dérobent, telles les toiles peintes, figurant de faux voyages, qui défilent derrière les vitres du faux compartiment de train où un homme et une femme échangent des sentiments truqués, destinés à devenir des illusions de souvenirs."
Hélène Frappat, Les Inrockuptibles

"Avec sa mise en scène d'une élégance et d'une précision extrêmes, Ophuls filme alors un grand amour malade, totalement fantasmé, peut-être même rêvé par l'héroïne. De nombreuses scènes évoquent ses films ultérieurs, notamment l'orchestre, furieux de voir les héros danser sans fin. Joan Fontaine, jamais mièvre, toujours ardente, est, avec Danielle Darrieux de Madame de..., la plus belle héroïne du grand Max."
Pierre Murat, Télérama

"C’est sans doute l’un des plus beaux films jamais réalisés sur la passion amoureuse, à travers le bouleversant destin d’une femme secrètement amoureuse toute sa vie d’un homme brillant, séducteur et volage."

Olivier Père, Arte

"Dans les quelques heures qui séparent cet homme du lever du jour, la vie entière d'une femme se déploie. Tout le talent, toute la finesse de lecture de Max Ophuls tiennent à cette expansion admirablement construite, laissant deviner sans la dire l'ampleur des émotions qui viennent assaillir le cœur atrophié de Stefan. Ce n'est qu'un filet de voix d'abord, puis un flux d'images et de souvenirs qui auraient pu être ceux du pianiste, et ne sont que le trésor de l'inconnue. La parole s'estompe à mesure que le réalisateur nous ramène dans le présent du souvenir, mais l'écho de la voix, un timbre juvénile à peine voilé par l'âge ou la tristesse, demeure."

Noémie Luciani, Le Monde

Séances

Dimanche 9 mars 14h30
Vendredi 14 mars 20h30
Samedi 15 mars 19h
Dimanche 16 mars 20h30

Extrait