CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Ne croyez surtout pas que je hurle


de Frank Beauvais



RETOUR VERS 2019 • JUIN - JUILLET - AOÛT 2020

France, 2019, 1h15, version française sous-titrée
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Reclus dans un petit village de l’est de la France, sans perspective ni argent et récemment séparé de son conjoint, Frank Beauvais s’est laissé happer par "une forme d’ivresse de la solitude qui peu à peu s’est transformée en vertige". Décidant d’interrompre le flux de visionnage auquel il se livrait de manière quotidienne, il a alors construit à l’aide du monteur Thomas Marchand le récit de ce marasme, composé d’images issues de plus de 400 films vus au cours de cette période, entre avril et octobre 2016. Ne croyez surtout pas que je hurle est l’expression d’un geste poétique puissant et singulier en même temps que d’un instinct de survie, un film de found footage conçu comme un maelström d’images hétérogènes et accompagnées selon une relation changeant en permanence de la voix blanche du cinéaste. Frank Beauvais évoque ainsi, rétrospectivement et par un texte d’une grande portée littéraire, un moment de son existence au cours duquel il vivait le monde par la procuration des films, faisant de leur découverte toujours renouvelée une discipline autant que le résultat d’une exploration à l’écart des chemins habituels de la diffusion. Ce rapport mêlé d’exaltation et d’addiction mortifère aux films dans toute leur diversité, engendré par une impossibilité du contact réel avec le monde extérieur, résonne étrangement avec la période de confinement récemment vécue. Chaque spectateur entendra nécessairement formulée, dans Ne croyez surtout pas que je hurle, une part de lui-même, inconsciemment occultée ou se révélant avec évidence. - Nicolas Thévenin

Séances • Juin-juillet 2020

- - dimanche 28/06 18:45 - - lundi 6/07 21:00 - - mardi 14/07 18:15

Bande-annonce