CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Pandora


de Albert Lewin



CYCLE HOLLYWOOD, L'ÂGE D'OR DES STARS • AOÛT- SEPTEMBRE 2015

USA, 1951, 2h02, VOSTF
avec Ava Gardner, James Mason, Nigel Patrick
NUM • VERSION RESTAURÉE

Revisitant le mythe de Pandore pour le greffer à celui du légendaire Flying Dutchman, Albert Lewin réalise un film unique, sans véritable descendance. Sa sophistication déconcerte encore aujourd'hui au point qu'on puisse le voir comme une anomalie en plein coeur d'Hollywood. Pourtant rien n'y manque, d'Ava Gardner en femme fatale (qui trouve ici un de ses meilleurs rôles) exaltant les passions jusqu'à la mort, à l'exotisme d'un sud espagnol aux allures de romans gothiques retoqués par de Chirico (photo du grand Jack Cardiff), au dilemme, à une mélancolie sans secours et une cruauté bien pesée... Quelle modernité possible pour le cinéma hollywoodien des années 50 ? À cette question, le film d'Albert Lewin semble répondre par un romanesque et déroutant retour aux sources. Ouvrons la boîte avec lui !

"Marqué par une mise en scène d’une extrême sophistication, Pandora aurait pu rester, à l’image du personnage joué par Ava Gardner, un objet somptueux et vide de sentiments. Se signalant à chaque plan, l’artifice ne fait pourtant pas oublier les singularités d’un récit qui peu à peu laisse l’émotion investir le sublime assumé des corps et des décors, à l’image de Pandora se laissant gagner par l’amour. En cela, Lewin offre une très belle réinterprétation de la tragédie grecque, dont les personnages avancent vers une fin funeste et prédéterminée. Naissant véritablement au monde et aux sentiments avec la découverte de l’amour absolu, Pandora reconquiert d’une certaine manière son libre arbitre, et embrasse avec passion son funeste destin." Ariane Prunet, Critikat

"Que dire encore de ce film d'Albert Lewin, l'universitaire devenu cinéaste sur le tard et jugé trop cultivé par les studios ? Que l'art et la beauté règnent sans partage sur ces noces de deux mythes, celui de Pandore et celui du Hollandais volant, condamné à errer sur les océans en attendant LA femme. Par touches de jaune d'or, rouge corrida, vert émeraude et bleu éperdu, Lewin l'esthète compose un fond de toile baroque pour enluminer Ava, vénus plongeant dans l'onde. Sur la plage où souffle le vent surréaliste de Dalí ou de Delvaux, des statues antiques témoignent de l'intemporalité de cette passion entre une nymphe de chair et un fantôme de mer... Dédaigner Pandora ? Un affront à la mythologie du cinéma." Guillemette Odicino, Télérama

Séances


Vendredi 28/08 18:45
Mardi 1/09 21:00
Samedi 5/09 19:00