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Peau d'âne


de Jacques Demy



ÉCOLE DE DESIGN • OCTOBRE 2016

France, 1970, 1h29
avec Catherine Deneuve, Jean Marais, Jacques Perrin, Delphine Seyrig, Micheline Presle

Un roi et une reine vivent dans la plus grande harmonie avec leur unique fille. Mais la reine se meurt de maladie. Elle fait promettre à son mari de ne prendre pour épouse, après son décès, qu’une femme plus belle qu’elle. Or, seule leur fille peut se prévaloir d’une telle beauté. Reprenant l’intrigue traditionnelle du conte de Charles Perrault, Peau d’âne incarne dans son plus bel éclat le "Demy-monde", qui mêle références féériques et poétiques et fait de la chanson le plus courant moyen d’expression.

"De savantes études ont montré que l’univers des contes de Perrault n’était pas fait pour les enfants qui les lisent, pourtant, depuis des générations. S’il est vrai que dans Peau d’Âne, l’amour du père a quelque chose d’incestueux, la beauté du spectacle organisé par Jacques Demy ne rend pas cette situation scabreuse. On peut admettre que dans la féerie, les sentiments comme les situations s’écartent du monde normal. Peau d’Âne de Jacques Demy se réclame d’un merveilleux cher à Cocteau (La Belle et la Bête) et au Walt Disney de Blanche Neige et les sept nains. L’invention décorative est d’une admirable bizarrerie, mais elle m’a toujours paru étouffer un peu la sensibilité de l’auteur des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort. Les personnages n’y sont que des marionnettes vivantes dans le jeu de l’amour et du bonheur." Jacques Siclier, Télérama

"Je vois dans le geste de Demy-truqueur, un plaisir qui me semble aussi proche que possible de celui de Perrault-conteur, comme si au plaisir que chaque cinéaste (ou peu s’en faut) éprouve à raconter une histoire s’ajoutait un autre plaisir, très enfantin celui-là, celui de transformer à la main, ou presque, et accompagné du moins de personnes possibles, l’univers dans lequel on a installé son film. Si l’invention de deux palais, l’un tout en rouge (statues vivantes et chevaux compris), l’autre tout en bleu nous amène déjà du côté du merveilleux, les trucages nous y plongent. Mais je ne vois pas de plus bel exemple de cette fusion du réalisme et du merveilleux que dans la séquence chantée – mais ce n’est pas du chant en tant que tel qui ajoute au merveilleux, pour peu qu’on ait vu une ou deux comédies musicales – où Peau d’Âne, couverte de sa peau dialogue avec Peau d’Âne vêtue d’une superbe robe, en un champ/contrechamp de type inédit (généralement au cinéma, on ne dialogue pas avec soi-même) sur une tâche (le suivi de la recette de cuisine) on ne peut plus concrète et réaliste." Alain Philippon, extrait du Cahier de notes sur… Peau d'âne

Séances

jeudi 20/10 20:45

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