CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Qu'ils reposent en révolte (des figures de guerre I)


de Sylvain George



CINÉMA D’HIER ET D’AUJOURD’HUI • DÉCEMBRE 2011

France, 2007-2010, 2h33, documentaire
SORTIE NATIONALE

Composé de fragments qui se renvoient et se téléscopent les uns avec les autres, créant ainsi de multiples jeux de temporalité et de spatialité, ce film montre sur une durée de trois ans, les conditions de vie des personnes migrantes à Calais.


"Sylvain George est avant tout un cinéaste, un vrai. Il n'y a pas de migration dans son film, mais des individus qui migrent. De là la beauté flagrante, cinématographique, de Qu'ils reposent en révolte.
Il faut absolument dire deux mots de l'image : un noir et blanc extrêmement contrasté, des effets de ralenti en fin de plan, des contre-plongées. Le miracle, le talent, c'est que le film ne tombe jamais, au grand jamais, dans l'exercice arty mis demeure dans l'expression la plus juste d'une vérité immédiate."
Jean-Batiste Morain, Les Inrockuptibles


"Surtout, catégorie aventurier, il y a le Français Sylvain George (dont MEDIAPART avait défendu le travail en 2008). Son film fleuve (150 minutes), Qu'ils reposent en révolte (des figures de guerres I) est l'aboutissement d'un travail de terrain, mené à Calais de 2007 à 2010, aux côtés des migrants. Un enchevêtrement de fragments de vie, d'espoirs et de résistances, qui culmine avec la destruction de la «jungle» de Calais, sur ordre du gouvernement.
Sylvain George filme les cicatrices sur les torses, les tours de chant d'Erythréens la nuit tombée, les baignades dans le canal exutoire, les échappées nocturnes le long de la plage pour contourner les enceintes du port, l'écume et les plumes, les coups de pied des flics, la neige, les jets d'eau à l'arrêt et les plaques de glace, Eric Besson en déplacement, les cagoules et les couvertures qui tiennent chaud faute de mieux, les braises et les contre-feux, les visages effrayés, les exercices d'automutilation pour masquer ses empreintes digitales, les auvents convertis en mosquées dans la «jungle». Des pans entiers d'humanité d'ordinaire invisibles. Des blocs de cinéma d'une violence rare.
La texture du film voisine avec l'archive, ou la fresque épique, contre-pied aux reportages télé que Sylvain George déteste. Tout le projet de ce fin connaisseur du cinéma des Gianikian est dans le titre: faire des migrants des «figures en guerres». A l'écran, une triple technique imparable: du noir et blanc très contrasté, des contre-plongées le plus souvent possible, et des ralentis et images arrêtées (sur un visage, un regard, etc.). A quand une sortie en salles?

Ludovic Lamant, Médiapart

Séances

Jeudi 1er décembre 2011 à 20:30
Lundi 5 décembre 2011 à 18:15
Mardi 6 décembre 2011 à 20:00
Mercredi 7 décembre 2011 à 18:00


• Mardi 6 décembre • 20:00 • Séance suivie d'une rencontre avec Sylvain George, réalisateur

Vidéo