Archives 2001-2011

SOIRÉE DOCUMENTAIRES




PROGRAMMATION JUIN 2011

MIRAGES

de Olivier Dury
France, 2008, 45 min, documentaire

Chaque jour, à mille lieues d’ici, des dizaines d’hommes porteurs d’un espoir inouï s’en vont, désireux d’atteindre l’Europe. Durant les premiers jours, entre Niger et Algérie, les émigrants doivent affronter le temps du désert, ses stases, ses accélérations foudroyantes, son immobilité minérale. Cette épreuve va faire d’eux des sans-papiers. Durant ce trajet, le film s'attache à les suivre et les singularise un instant avant l’invisibilité qui les attend.

« C’est à l’origine une vision têtue qui résiste à l’oubli. Décembre 1998, dans un désert d’Afrique. Un moteur dans la nuit, des phares qui se rapprochent, une masse indistincte d’hommes entassés sur le plateau d’un pick-up, qui surgissent et disparaissent. (...) Pour réaliser ce film, je suis retourné sur les lieux de l’apparition. Il me fallait retrouver ceux que j’ai perdus dans ceux que je trouverai, dans ce mouvement d’aller en arrière, quand eux vont de l’avant. Cinq jours durant, le temps de basculer d’un statut de citoyen à un état de sans-papiers, ils affrontent un milieu qui, loin d’être un paysage, se révèle être d’abord un adversaire. »
Olivier Dury

EN ATTENDANT LES HOMMES

de Katy Lena N'Diaye
Belgique, 2007, 56 min, documentaire

Oualata, la ville rouge à l'extrême est du désert mauritanien. Dans cet îlot, éphémère rempart contre les sables, trois femmes pratiquent la peinture traditionnelle en décorant les murs des maisons de la ville. Dans une société apparemment dominée par la tradition, la religion et les hommes, ces femmes s'expriment avec une surprenante liberté sur leur manière de percevoir la relation entre les hommes et les femmes.

« C'est parce que sa caméra, qui reste volontiers fixe, se fait proche des gestes, des couleurs, des regards et qu'elle laisse à ces femmes le temps d'exister à l'écran que Katy Lena Ndiaye échappe à la belle image pour capter le rythme des êtres. Dans cette contemplation sans commentaire, souvent photographique, des ocres, des architectures, des danses, de la décoration des murs ou de la peinture des mains au henné, l'esprit y va de sa propre humeur vagabonde, si bien que ces femmes du fond du désert nous deviennent singulièrement familières. Ni identification, ni folklorisation. Comme dans Traces, la musique originale du jazzman Erwin Vann apporte sa contribution pour garder la distance tout en préservant la sensibilité. »
Olivier Barlet, Africultures

Séances

SEANCE UNIQUE
mercredi 22 juin à 21h