CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Shock Corridor


de Samuel Fuller



ENFERMEMENT • JANVIER 2013

USA, 1965, 1h42, VOSTF, interdit - 12 ans
avec Gene Evans, Constance Towers, Peter Breck, James Best, Philip Ahn

Johnny, un journaliste dévoré d'ambition entend bien décrocher le Prix Pulitzer. Pour cela, il se fait interner dans un hôpital psychiatrique dans lequel a eu lieu un crime non résolu. Cathy, sa fiancée, craint qu'une telle expérience mette en péril sa santé mentale...

"Un choc violent, perturbant, que cette descente aussi politique que psychiatrique au cœur d'une Amérique tarée. Dans la "rue", le couloir de promenade de l'asile, Samuel Fuller pas se en revue la mauvaise conscience de son pays. Un étudiant noir a sombré dans la démence à force de harcèlement raciste : il croit être le fondateur du Ku Klux Klan. Traumatisé par les conséquences de ses recherches, un savant atomiste est retombé en enfance. Un soldat volontaire en Corée, passé à l'ennemi par haine des yankees, se prend pour un général confédéré... Leurs accès de fureur, leurs délires en couleurs ou leurs brefs accès de lucidité, Fuller les filme comme un journaliste à sensation, toujours à la limite de l'excès. A recueillir toute cette violence, toute cette douleur, Johnny, son héros trop sûr de lui (autre tare de l'Amérique), coule à son tour. L'orage dans la "rue", métaphore de sa noyade mentale, reste une des scènes les plus paroxystiques et poétiques de la carrière de Fuller. Cataleptique, Johnny garde son bras tendu devant lui, pointant d'un doigt paralysé la folie des hommes. Mais le cinéaste des pulsions inavouées n'épargne pas pour autant les femmes. Voir la scène vraiment dérangeante où se déchaîne une horde de nymphomanes..."
Guillemette Olivier-Odicino, Télérama

Séances

Jeudi 24 janvier 2013 à 18:30
Samedi 26 janvier 2013 à 15:00
Dimanche 27 janvier 2013 à 20:30