CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Shotgun Stories


de Jeff Nichols



L'AMÉRIQUE DES MARGES • OCTOBRE-NOVEMBRE 2016

USA, 2007, 1h32, VOSTF
Avec Michael Shannon, Douglas Ligon, Barlow Jacobs

Dans une petite ville du sud de l’Arkansas, trois frères âgés d’une vingtaine d’années n’ont plus aucun contact avec leur père depuis qu’il les a abandonnés. Il s’est remarié et a eu d’autres enfants. Quand il meurt, les conflits étouffés depuis des années éclatent entre les demi-frères… Le premier film de Jeff Nichols (Take Shelter, Midnight Spécial,…) est sans doute aussi son meilleur, son coup de force étant de nous raconter cette histoire de déclassés comme une tragédie grecque, notamment grâce à un art de la mise en scène extrêmement maîtrisé.

"Shotgun Stories est comme le titre d’une chanson country réussie : répétitive sans que l’on s’en lasse, sèche comme la guitare du même nom, mélancolique à souhait, crève-cœur comme on aime." Gérard Lefort, Libération

"Ce sentiment d'un désastre annoncé est constamment rendu tangible par les choix de mise en scène, par un usage très convaincant de l'écran large, par des plans longs, habités, par des comédiens remarquables (dont l'excellent Michael Shannon déjà vu dans Bug, de William Friedkin). C'est d'ailleurs à eux que l'on doit une grande part de la réussite du film. Celle qui tient très exactement dans cet écart fragile qui sépare l'humanité des personnages et la surdétermination tangible, transcendante, de ce qui leur arrive." Jean-François Rauger, Le Monde

"Pour prendre une métaphore picturale, il y a dans ce film un superbe équilibre entre le trait (du scénario, de la dramaturgie conflictuelle) et la matière (la vie qui s’écoule, le rapport intense au temps, aux paysages, aux lieux). Il y a surtout chez Nichols une absence d’ego auteuriste, de prise en otage des personnages ou des spectateurs, une mise à disposition de lui-même au service de l’histoire, des personnages et des lieux filmés qui dénote une stupéfiante intelligence de cinéma, une confiance renouvelée dans les moyens les plus dépouillés de ce désormais vieil art. Enfant de l’Arkansas, Nichols a choisi la caméra plutôt que la carabine et s’en sert judicieusement, en shootant surtout moins vite que son ombre. Son film est la première et superbe salve ciné de la nouvelle année." Serge Kaganski, Les Inrockuptibles

Séances

mercredi 12/10 14:30 - - dimanche 16/10 19:00 - - mercredi 19/10 20:30

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