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Dispositifs scolaires

Tomboy


de Céline Sciamma



France, 2011, 1h22
Avec Zoé Héran, Malonn Levana, Jeanne Disson

Collège au Cinéma 2013/14 - 1er trimestre - 4e/3e

Laure a 10 ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu’elle est un garçon. Action ou vérité ? Action. L’été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres… suffisamment différent pour attirer l’attention de Lisa qui en tombe amoureuse. Laure profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret...

"Le cinéma de genre, on connaît : polar, comédie, aventures... C'est la grande majorité des affiches, l'éternel retour des mêmes recettes, des mêmes figures. Mine de rien, Tomboy propose une révolution copernicienne. Non pas un film de genre, mais un film sur le genre : féminin ou masculin. Depuis combien de temps n'avait-on pas vu le cinéma français s'emparer d'un sujet aussi fort ? C'est une réalisatrice trentenaire, précise, délicate, déjà auteur de Naissance des pieuvres, qui orchestre ce récit palpitant, quelques jours d'été dans la vie d'un garçon manqué (un tomboy), dont les désirs deviennent presque réalité.
Qu'est-ce qu'une fille ? Qu'est-ce qu'un garçon ? Il y a peu d'images du film qui ne ramènent à cette question, mais pour mieux la déconstruire. Sans discours. A la force des situations. On ne voit d'abord du personnage principal qu'une nuque aux cheveux courts, puis une main, puis le visage, aux traits fins. Il est en voiture, porte un débardeur, et malgré son âge son lui apprend à conduire. N'importe qui en conclurait qu'il s'agit d'un garçon : déjà un constat dérangeant quant à nos conditionnements, nos conformismes.
(...)Admirablement interprété, tous âges confondus, le film impressionne par l'écart entre la simplicité de l'histoire et la complexité des questions soulevées. L'intégration facile de Michaël à la communauté enfantine suggère que l'identité sexuelle est un bricolage, un jeu, une convention. Mieux : ce qui reste en lui de féminin - ou considéré comme tel - lui donne du prestige aux yeux d'une petite voisine qui en tombe très amoureuse : "T'es pas comme les autres." Ne va-t-elle pas jusqu'à le maquiller en fille pour mieux l'aimer encore ? Troublant marivaudage préado, confusion des sentiments, indifférenciation des genres... Pourtant, le simple fait de vouloir jouer les garçons, c'est reconnaître, même en toute innocence, une différence irréductible entre les sexes."

Louis Guichard, Télérama

Bande annonce