Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

À l'Est d'Eden (East of Eden)


de Elia Kazan



CYCLE HOLLYWOOD, L'ÂGE D'OR DES STARS • AOÛT- SEPTEMBRE 2015

USA, 1955, 1h55, VOSTF
avec James Dean, Julie Harris, Raymond Massey, Richard Davalos, Jo Van Fleet

À l'Est d'Eden (East of Eden)
1917. À Salinas, en Californie. Adam Trask a deux fils, Aaron et Cal. Il a toujours ouvertement préféré le premier et pense que le second, qu'il considère comme un mauvais garçon, est le digne fils de sa mère, Kate. Cal souffre de cette animosité. Pour son premier rôle vedette, James Dean joue un personnage qui n’est autre que le sien : un adolescent torturé en révolte contre son père. À l’origine, les acteurs prévus pour interpréter Cal et Aaron étaient Montgomery Cliff et Marlo Brando. Brando n’était intéressé par aucun des deux rôles et Cliff seulement par Aaron, Elia Kazan décida donc de faire appel à des inconnus et jusqu’au dernier moment, il hésita entre Newman et Dean pour incarner le personnage de Cal. C’est le CinémaScope alors à ses débuts qui emporta la décision : le jeu de James Dean étant plus entier, plus corporel, plus animal, il convenait mieux aux formes. "En mettant l’accent sur sa petite taille, expliquait Kazan, le CinémaScope décuplait l’impact de tout ce qu’il y avait de lyrique et de pathétique dans ses échanges avec les lieux où il évoluait."

"La vieille Amérique chrétienne et puritaine étouffe les jeunes « rebelles sans cause » qui hurlent leur fureur de vivre et leur haine des carcans. Le beau roman de John Steinbeck, publié en 1952, s'inscrit dans cet air du temps, ce goût de liberté qui donne envie de s'affranchir des codes établis. Kazan, adaptateur fidèle, en profite pour rompre avec les règles du cinéma classique : décadrages révélant la haine à peine maîtrisée d'un père pour son fils, scènes d'hystérie dans l'obscurité d'une maison close, ou ce splendide arrêt sur image, saisissant au vol la folie d'une foule de lyncheurs : un homme tient dans sa main la barrière qu'il vient d'arracher, une vieille femme brandit le poing...
Mais, surtout, le cinéaste donne toute latitude à James Dean, dont c'est le premier rôle, pour improviser un personnage à la limite de l'autisme, dont la démarche inégale et enfantine, les yeux étranges et fous, la façon de marmonner ses phrases ou de relâcher sans prévenir sa brutalité restent inégalés. Kazan avait d'abord envisagé pour le rôle un autre débutant, du nom de Paul Newman. A quoi tient un mythe... "
Ophélie Wiel, Télérama

Séances


Vendredi 18/09 20:30
Lundi 21/09 18:15
Dimanche 27/09 16:30