Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

LA SÉANCE DES CINÉ SUP'

Alphaville


de Jean-Luc Godard



LA SÉANCE DES CINÉ SUP' • DÉCEMBRE 2014

France, 1965, 1h38
avec Eddie Constantine, Anna Karina, Akim Tamiroff, Howard Vernon

Alphaville
Jean-Luc Godard met en scène le risque d'un monde déshumanisé où le raisonnable aurait pris le pas sur l'humour et où chacun aurait un rôle assigné par un cerveau supérieur incarné dans un ordinateur géant. Réalisant ce film dans un superbe noir et blanc, Godard est précurseur d'une esthétique qui sera réutilisée par d'autres réalisateurs de science-fiction.

"L’anticipation de Godard fait du signal une intermittence qui peut franchement interférer avec l’expression humaine lorsque le signifié en est absent : les trilles du morse masquent les mots interdits, les spots incarnent l’autorité supérieure qui règle les trajectoires individuelles comme la circulation (un plan-séquence dans un couloir est répété à l’identique). À ces flashs s’oppose singulièrement la poésie de Paul Éluard, qui reposent justement sur l’ambiguïté du sens : quand les personnages récitent des extraits du recueil Capitale de la douleur, l’image s’apaise, le rythme ralentit pour se concentrer sur les visages des acteurs. Reprenant les travaux du GRAV, un groupe de vidéastes cinétiques, Godard utilise finalement le signal comme un langage minimal pour suggérer le mouvement, qu’il soit intellectuel ou physique : deux lueurs qui filent sur un pare-brise suffisent à faire rouler une voiture, et l’illogique fera le reste."
Antoine Oury, Critikat

"La pochade futuriste permet à Godard de mêler les données du réel avec des idées, des hypothèses au fil de plans inoubliables, comme ce personnage de série B perdu dans le Labyrinthe de Borges, où cette inadaptée (Anna Karina) qui s’abîme dans la lecture de
Capitale de la douleur d’Eluard. Que devient le langage sans la poésie ? Qu’est-ce que le langage et la poésie sans l’amour ? Godard raconte des fables et ouvre grand les portes de la tête. Le couloir semble infini."
Luc Arbona, Les Inrockuptibles

Séances

Mardi 16/12 20:30
Dimanche 21/12 19:00