Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Blow-up


de Michelangelo Antonioni



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • JUIN 2016

GB - Italie, 1967, 1h50, VOSTF
avec David Hemmings, Vanessa Redgrave, Sarah Miles
NUM • VERSION RESTAURÉE

Blow-up
Dans le Londres en pleine mutation des années 60 un photographe de mode branché et cynique photographie à tout va, des asiles de nuit aux modèles de la nouvelle culture pop ; il fait corps avec son appareil... Quittant l’Italie après les films marquants qui en ont fait le "cinéaste de l’incommunicabilité", Antonioni découvre le "swinging London" qu’il filme comme un documentariste avant d’égarer son héros qui doute de ce qu’il voit à force de regarder de trop près les clichés que sa prothèse, son appareil, a pris. Les doutes sur la perception alimentent ce qui pourrait être une enquête digne d’un polar. Une réflexion en action sur le cinéma, un film en trompe l’œil aux points de fuite infinis, conclu par une partie de tennis d’anthologie...

"Vingt-quatre heures de la vie d'un photographe londonien, qui entrevoit un meurtre et mène une enquête. En fait, une quête de la vérité dans un monde où tout n'est plus qu'apparences, illusions du réel. Le personnage masculin, mal dans sa peau et braquant en voyeur son appareil photographique, rappelle les êtres à la dérive des grandes oeuvres italiennes d'Antonioni. Pour la première fois, celui-ci travaillait à l'étranger et, d'une certaine manière, il s'est contenté de faire de l'Antonioni : sujet policier virant à la métaphysique, superbe construction formelle, mouvements de caméra modelant les décors. En 1966-1967, la mode londonienne faisait fureur : révolution des mœurs sexuelles, minijupe, Carnaby Street, drogue...
Antonioni a donc sacrifié à des mythologies socio-publicitaires, qui font plus sentir, aujourd'hui, la frénésie d'une saison que le malaise intérieur de Thomas. Ce film est ainsi devenu une sorte de document. Il reçut, au festival de Cannes de 1967, le Grand Prix, qui avait échappé à
L'Avventura, sept ans plus tôt. Et David Hemmings n'a jamais été meilleur qu'ici." Jacques Siclier, Télérama

"La BO d’Herbie Hancock, le concert des Yardbirds avec un Jeff Beck déchaîné… Dans ce décor, Antonioni va tourner un film d’une grande rigueur esthétique au service d’un propos vertigineux, et même métaphysique : le sentiment poignant de l’effacement du réel. Qu’a vu réellement Thomas ? Et que prouvent ses photos ? Rien, peut-être. De quoi flipper, à tout le moins. Une cohorte de réalisateurs prestigieux a rendu hommage à ce masterpiece sur l’illusion du réel, de Brian De Palma (Blow Out) à Dario Argento (Les Frissons de l’angoisse), en passant par David Lynch (presque tous ses films). Des cinéastes pour qui l’atmosphère et l’impact visuel sont plus importants que la caractérisation des personnages ou les dialogues. Il n’y a pas de hasard." Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles

Séances

vendredi 3/06 20:30 - - dimanche 5/06 14:15 - - lundi 6/06 18:45
mercredi 8/06 21:00 - - dimanche 12/06 14:15