Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Café Society


de Woody Allen



WOODY ALLEN • AOÛT-SEPTEMBRE 2016

USA, 2016, 1h36, VOSTF
avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell
NUM


Café Society
Dans les années 30, le jeune Bobby Dorfman a l’impression qu’il végète à New York. Sa mère l’envoie à Los Angeles où son oncle est l’agent de nombreuses vedettes... Une famille juive dans le Bronx, un condamné à mort qui se convertit parce que les chrétiens ont la vie éternelle, New York où l’on finit par revenir, la réussite qui n’est pas le bonheur, on a l’impression de parcourir une partie de l’œuvre de Woody Allen. Avec en plus une maîtrise qui permet de multiplier les personnages secondaires riches, et, derrière le sourire et la grâce, la gravité du temps qui passe, et pas forcément dans la bonne direction. Enfin comme un passage de relais émouvant : sans lui ressembler, Jesse Eisenberg, Bobby, pourrait être un Woody Allen jeune.

"Voir le pauvre Bobby découvrir l'identité de son rival, contempler Vonnie s'empêtrer dans ses sentiments, hésitant entre raison et aventure, procure un plaisir d'autant plus délicieux que Woody — n'en déplaise à ses quelques détracteurs — invente et progresse de film en film (exception notoire, To Rome with love, son seul film poussif à l'humour forcé.) . L'égal, désormais, des grands réalisateurs hollywoodiens qu'il admire et dont il s'est toujours senti indigne. Récemment, Blue Jasmine rivalisait avec le brio de Joseph L. Mankiewicz. L'Homme irrationnel, avec le cynisme de Billy Wilder.
Dans Café Society, le voilà tout proche du Maître absolu, Ernst Lubitsch, l'auteur de Sérénade à trois et de Ninotchka, celui dont on n'a jamais totalement réussi à définir le charme. Qu'on puisse le comparer à Lubitsch rendrait probablement Woody rouge de confusion. « Vous sortez d'un film comme Haute pègre, a-t-il déclaré, et vous vous sentez bien, ragaillardi par l'esprit que Lubitsch vous a insufflé. Vous êtes relaxé, rafraîchi. Bien sûr, dès que vous sortez du cinéma, la vraie vie vous assaille, mais vous avez avalé une gorgée d'air et d'eau purs qui vont vous permettre de résister. »
Eh bien, chez Woody, aujourd'hui, comme chez Lubitsch hier, tout con­sole. Tout vivifie. Les dialogues fusent sans forcément se raccrocher à la facilité des jeux de mots. Les mouvements de caméra sophistiqués — Woody a ­appris à les maîtriser avec le temps — ne se remarquent pas : règle nº 1 de l'élégance. Dans ce film cruel et bril­lant, la subtilité et l'harmonie avancent masquées..." Pierre Murat, Télérama

"Chacun des personnages de Café Society court à l’échec. Les quelques années sur lesquelles se déploie le scénario suffisent à générer des vies entières de regrets et de remords. La société du titre n’est en fait que celle des humains, le temps de leur passage ici-bas.
Le film s’achève par un réveillon. Woody Allen, qui a situé son film « dans la seconde moitié des années 1930 », ne se donne pas la peine de préciser le millésime. De toute façon, que nous quittions nos héros l’année de Munich, de l’invasion de la Pologne, de la chute de la France ou même de Pearl Harbor, ils sont promis à la catastrophe, et n’auront pour seul viatique que les souvenirs fragiles et irremplaçables que le maître a égrenés."
Thomas Sotinel, Le Monde

Séances

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