Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Fargo


de Joel et Ethan Coen



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • OCTOBRE 2016

USA, 1996, 1h38, VOSTF
avec William H. Macy, Frances McDormand, Steve Buscemi
NUM • VERSION RESTAURÉE


Fargo
A Fargo, dans le Minnesota, un vendeur de voitures d’occasion endetté fait enlever sa femme par deux petites frappes afin de toucher la rançon qui sera versée par son richissime beau-père. Mais le plan ne va pas résister longtemps à l’épreuve des faits et au flair d’une policière enceinte... La veine noire de la filmographie des frères Coen est celle qui a donné lieu à leurs œuvres les plus marquantes, de Blood Simple à No Country for old men en passant par ce neigeux Fargo. Si l’on y retrouve les habituels personnages mutiques et l’humour à froid caractéristiques des Coen, ce dernier a une résonance particulière, autobiographique, les frères étant originaires du Minnesota. C’est aussi un joyau visuel qui, en vingt ans, n’a pas pris une ride.

"Fargo vaut d'abord par ses personnages. Dès lors qu'apparaît Jerry Lundegaard, sourire de hamster jovial contredit par un ­regard douloureux, on sait que ce benêt n'est pas né sous une bonne étoile. Tout le contraire de la policière Marge Gunderson, épouse heureuse et future mère comblée, sorte de Droopy ­sanglé dans un uniforme... Jerry et elle ont la même obstination tranquille, qui aurait pu les réunir si le destin ne s'en était mêlé. Et c'est avec la même application jusqu'au-boutiste que les deux crétins kidnappeurs vont semer la désolation. Ainsi va Fargo, dans une horreur croissante mais tranquille, ponctuée des gestes et des mots de tous les jours, d'un train-train de petites manies et de vieilles habitudes. Ces personnages simples pris dans la glace d'une situation inextricable, puis ces corps en ­morceaux dans une nature immuable finissent par dessiner une vraie tragédie, celle de la violence banale, donc fatale. On songe à Continents à la dérive, de Russell Banks : un jour, un type ­dérape, et la mort atroce est au bout du chemin. C'est la dérive des gens ordinaires, pris dans la spirale de l'échec : l'échec, ce vieux cauchemar américain." Vincent Remy, Télérama

Séances

samedi 1/10 21:00 - - lundi 3/10 18:30 - - mercredi 5/10 18:30
samedi 8/10 17:30 - - dimanche 9/10 20:45

Bande annonce