Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Goodbye, Dragon Inn (Bu san)


de Tsai Ming-liang



DANSE ET CINÉMA • AOÛT/SEPTEMBRE 2014

France-Taïwan, 2004, 1h20, VOSTF
avec Lee Kang-sheng, Tien Miao, Shi Chen


Goodbye, Dragon Inn (Bu san)
Manifeste esthétique radical, apologie d'une cinéphilie attentive voire vigilante, Goodbye, Dragon Inn décrit, le temps d'une séance - la dernière d'un cinéma de quartier-, les interactions dans et hors de la salle. Champs et hors-champs d'un espace presque vide dans lequel se côtoient homosexuels en quête de partenaire et mangeurs de pop-corn, spectateur / acteur spectral et japonais mystique, ouvreuse infirme et projectionniste gourmand. Face à eux, avant de tomber en désuétude, l'écran illumine leurs visages d'un somptueux classique du wu xia pan (film de sabre), Dragon Inn (King Hu, Taïwan, 1966).

"Tout ce qui fait la valeur du cinéma, tout ce que l'on projette sur l'écran de désir, de souvenirs et d'oubli est mis en scène de manière épurée et splendide, non sans humour. C'est un drôle de manège mené par des infirmes, des personnes âgées ou des gays, un ballet d'animaux bizarres, entre cigogne, chat et rat (de cinémathèque), qui s'observent, se frôlent et se flairent dans ce temple païen qu'est la salle de cinéma. Grotte, antre, tombeau, crypte, Tsai Ming-liang sait transfigurer ce lieu de sortilèges et de conciliabules, partout le même, à Taïwan ou à Paris. Difficile de le nier, c'est d'un pessimisme glaçant quant à l'avenir du cinéma, du moins celui en salles, ce refuge privilégié des âmes molles. Tsai Ming-liang n'est pas le premier ni le dernier à céder à ces sirènes funestes. Mais s'il nous touche bien plus que d'autres, c'est sans doute parce que la fin qu'il envisage renvoie aux origines du cinéma, à sa part obscure et fantomatique."
Jacques Morice, Télérama

"Tout dans Goodbye Dragon Inn concourt à placer le cinéma au centre du lien social. Un regard échangé entre deux spectateurs alors qu’un dialogue guerrier résonne dans la salle signifie-t-il un désir de contact, ou bien une nostalgie d’une confrontation aux relents de mythe, telle que se déroule celle à l’écran – cette dynamique humaine simple, héroïque dont John Woo se veut lui aussi un héraut (dans The Killer notamment)? "
Vincent Aussel, Critikat


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