Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Dame du vendredi (His Girl Friday)


de Howard Hawks



CYCLE HOWARD HAWKS • DÉCEMBRE 2014

USA, 1940, 1h32, VOSTF
avec Cary Grant, Rosalind Russell, Ralph Bellamy, Gene Lockhar

La Dame du vendredi (His Girl Friday)
Hildy Johnson, une jeune femme brillante, interrompt sa carrière de reporter pour épouser un simple agent d’assurances. Elle vient l’annoncer à son futur ex-patron et ex-mari qui va tout faire pour qu’elle revienne sur sa décision, dans son journal et dans ses bras. Et quoi de mieux, pour séduire une reporter, que de lui proposer un scoop ? "Je considère Howard Hawks comme le plus grand cinéaste américain. C’est le seul réalisateur que je connaisse qui ait fait un chef-d’oeuvre dans chaque genre. (…) Le sens du timing comique de Hawks est inégalé.Regardez His Girl Friday, si vous n’êtes pas convaincu. A mon avis, l’homme a littéralement inventé le cinéma américain. Il nous a montrés comme nous sommes et comme nous devrions être." John Carpenter.

Séances

Jeudi 1/01 18:30
Mercredi 7/01 21:00
Samedi 10/01 14:30



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"Hawks laissait ses interprètes non seulement libres mais il les encourageait à inventer des répliques, des jeux de scènes au gré de leur fantaisie. Autant Hawks insistait pour suivre le scénario la lettre dans un film « sérieux » comme Seuls des anges ont des ailes, autant il aimait l’improvisation dans ses comédies estimant à juste titre, que les acteurs pouvaient, sur le plateau, apporter au film une inspiration et une vie dont les scénaristes dans leur bureau étaient incapables.

En même temps Hawks l’ingénieur était toujours bien présent. Tout le monde disait toujours que la première version filmée de la pièce contenait les dialogues les plus rapides jamais entendus à l’écran. Hawks inventa une manière de batte un nouveau record de vitesse dans
His Girl Friday en faisant se chevaucher les répliques des acteurs. Cette technique avait certes été essayée auparavant, par lui-même et par d’autres, mais ici Hawks et ses scénaristes mirent au point un système consistant à écrire le dialogue « de telle façon que le début et la fin des phrases étaient inutiles : ils ne servaient qu’à faire se chevaucher les répliques ». Il accéléra aussi le débit, au point que les acteurs prononçaient jusqu’à deux cent quarante mots par minute, la moyenne dans la conversation étant de cent à cent cinquante….

…Russell finit par craindre que le flot ininterrompu de dialogues n’épuise les spectateurs, mais Hawks, très perspicace, la rassura « Vous oubliez la scène que vous allez jouer avec le criminel. C’est une scène très calme, silencieuse.Vous parlerez tout bas - « Avez-vous tué cet homme ? » et cela changera le rythme. Mais quand vous êtes avec Grant, pas de changement. Vous continuez à l’assaillir tout le temps. » Rassurée Russell se mit au diapason de Grant tant pour la rapidité que pour les saillies improvisées. Elle était maintenant convertie aux méthodes de Hawks."

Extraits de "Hawks, biographie" de Todd McCarthy