Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Vie est à nous


de Jean Renoir



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2016

Réalisation dirigée par Jean Renoir en collaboration avec Jacques Becker , Jacques B. Brunius Henri Cartier-Bresson , Jean-Paul Le Chanois , Maurice Lime , Pierre Unik , André Zwoboda
France, 1936, 1h06
avec Jean Dasté, Madeleine Sologne, Roger Blin
NUM • VERSION RESTAURÉE



La Vie est à nous
La France à la veille des élections législatives de 1936. Le film s'ouvre en opposant le discours d'un instituteur sur les richesses de la France à la réalité sociale vécue par ses élèves. Renoir mêle habilement matériel documentaire, mise en scène et allocutions filmées de dirigeants pour ce film de propagande commandité par le PCF. Une réalisation collective dirigée par Jean Renoir.

"Produit par le Parti Communiste Français en vue de la campagne pour les élections de mai 1936 - qui portèrent au pouvoir le Front Populaire - La Vie est à Nous fut tourné par une équipe de cinéastes et techniciens militants communistes ou sympathisants. Le film est à la fois un documentaire, un montage de bandes d’actualités et une suite de sketches. Jean Renoir et son équipe ont dosé les divers éléments avec justesse et tact.
Même si l’on voit La Vie est à Nous sans savoir que c’est un film de Jean Renoir, il est aisé de reconnaître sa manière dans le moindre mouvement d’appareil. Les discours politiques, par exemple, sont filmés comme au début des Bas-Fonds, la tirade du ministre qui sermonne Jouvet, la caméra très lentement tournant autour de Thorez sur un rail courbe. La Vie est à Nous s’achève exactement comme Boudu : la caméra est dans un fossé filmant en contre plongée un défilé de militants chantant non plus "Sur les Bords de la Riviera" mais carrément "l’Internationale" et parmi ces "Camarades" il est possible de reconnaître les "copains" : Julien Bertheau, Itkine, Roger Blin, Gaston Modot, Brunius, Fabien Loris, Jacques Becker et, pour la première fois à l’écran, Madeleine Sologne. La Vie est à Nous, écrit par Renoir en collaboration avec Vaillant-Couturier, interdit par la censure, n’a jamais été projeté qu’en séances privées et gratuites. Il n’est pas inutile de souligner que La Vie est à Nous est un très bon film."
François Truffaut

"Le film n’est pas avare en idées de cinéma : au premier chef, le montage sonore d’aboiements sur les images d’un discours d’Hitler est proprement inouï, parangon d’une attaque ad hominem cinématographiquement radicale. Plus loin, Renoir sait impressionner tout en provoquant l’empathie : pour signifier la force du collectif politique, sans rien prendre à la valeur de chaque individu, le cinéaste fait apparaître ensemble des cortèges de manifestants en marche, surgissant par le fond de l’image, comme ces images de péplums, et, en montage alterné, des plans de visages déterminés, proches de ceux vus plus tôt dans les premières scènes du film. La structure même de La vie est à nous conduit à cette fusion : les Français, divisés et soumis au début des saynètes, galvanisés par un collectif protecteur qui résout leur problème (l’usine se met en grève pour sauver l’emploi du vieil ouvrier) et les discours des cadres du parti, unissent leur force pour prendre le pouvoir. L’usage du chant, à ce moment-là du film (l’Internationale, notamment), réunit les plans, et tandis que la réintroduction des images des paysages de la France, promesses d’un futur simple et fructueux, permet de réconcilier, cinématographiquement, le peuple et la prospérité de son pays qui lui échappait encore avant le film." Axel Scoffier, Critikat

Séances

jeudi 29/09 20:30 - - dimanche 2/10 15:00 - - jeudi 6/10 19:00
samedi 8/10 19:30 - - dimanche 9/10 14:30


• jeudi 29 septembre • 20:30 • Séance présentée par le Centre d'Histoire du Travail

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