Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo)


de Sergio Leone



RÉTROSPECTIVE ENNIO MORRICONE • JUIN-JUILLET 2015

Italie, 1968, 2h58, VOSTF
avec Clint Eastwood, Eli Wallach, Lee Van Cleef
NUM • VERSION RESTAURÉE

Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo)
Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Tuco sait que le trésor se trouve dans un cimetière, tandis que Joe connaît le nom inscrit sur la pierre tombale qui sert de cache. Chacun a besoin de l'autre. Mais un troisième homme entre dans la course : Setenza, une brute qui n'hésite pas à massacrer femmes et enfants pour parvenir à ses fins… C’est à l’occasion de ce troisième chapitre -et chef d’oeuvre- que Leone et Morricone imaginent une nouvelle manière de travailler : les musiques seront désormais composées et enregistrées en amont pour pouvoir être diffusées sur le plateau, pendant le tournage. "Cela donnait l’atmosphère de la scène. Le jeu des comédiens en était influencé. Clint Eastwood appréciait beaucoup cette méthode." Sergio Leone

"Leone, fort du triomphe de ses deux premiers westerns, Pour une poignée de dollars et … Et pour quelques dollars de plus, obtient carte blanche pour clore de manière spectaculaire une trilogie pleine de violence et d’ironie. Il a l’intention de signer son adieu au genre et d’étoffer son œuvre d’éléments picaresques empruntés à la comédie italienne. Leone fait appel au célèbre duo de scénaristes Age et Scarpelli, et même si la collaboration se révèlera décevante, Le Bon, la Brute et le Truand doit beaucoup à La Grande Pagaille de Luigi Comencini, qui décrivait avec noirceur et drôlerie la déroute des troupes italiennes à l’annonce de l’armistice de 1943. (...) Le Bon, la Brute et le Truand, œuvre transitoire dans la filmographie de Leone et à ce titre extrêmement riche, oscille en permanence entre deux pôles : un pôle comique, hérité de la Commedia dell’arte, introduit par les bouffonneries du truculent Tuco ; un pôle tragique, puisque les marionnettes de Leone s’agitent dans la tourmente de la guerre de Sécession. Les petites histoires scélérates et triviales du cinéaste rencontrent la grande Histoire. L’épisode montrant les troupes nordistes et sudistes se massacrer pour la conquête dérisoire d’un pont est empreint d’un pessimisme et d’une mélancolie qui ne cesseront dès lors de prendre de l’ampleur dans les œuvres à venir. Il constitue la première véritable intrusion d’une page refoulée de l’Histoire des États-Unis dans un film de Leone, habité par ses rêves d’Amérique et de cinéma mais aussi ses souvenirs du fascisme. Le cinéaste poursuivra cette relecture transversale de l’Histoire en montrant les dessous honteux de l’édification d’un pays (Il était une fois dans l’Ouest), les massacres de populations civiles de la Seconde Guerre mondiale transposées lors de la Révolution mexicaine (Il était une fois… la Révolution) ou la naissance des liens entre le gangstérisme et la politique (Il était une fois en Amérique)."
Olivier Père, Arte

Séances


Mercredi 24/06 20:30
Samedi 27/06 00:00
Mercredi 1/07 17:30
Vendredi 3/07 20:30
Samedi 4/07 18:45