Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Repos des braves / Ivre de soule (+ présentation)


de Guillaume Brac / de Skander Mestiri



WEEK-END "SPORT ET DOCUMENTARE" • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2023

LE REPOS DES BRAVES
LE REPOS DES BRAVES
Le Repos des braves de Guillaume Brac
France, 2016, 37 min • doc • NUM

On connaît les contes estivaux et badins de Guillaume Brac (À l’abordage, L’Île au trésor, Contes de Juillet). Ce dernier est aussi un cycliste invétéré. Avec Le Repos des Braves, il s’attarde quelques instants sur un groupes de vieux cyclotouristes qui vient de franchir un à un les cols mythiques des Alpes. Alors que ceux-ci s’apprêtent à savourer leur premier bain dans la Mer Méditerranée – petit rituel de leur triomphe anonyme – le cinéaste remontent les images de leur périple brinquebalant (on pense aux équipées folles qui emportent les films de Jacques Rozier, grande référence de Guillaume Brac). Une sérénité se dégage de ces portraits passionnés et égarés, ces spectres des coureurs du Tour de France qui semblent rejouer – comme de grands enfants – les exploits cathodiques des sportifs qui les ont précédés, et opposent ainsi, au temps de la course, un éloge de la pause et de la patience.

précédé de Ivre de Soule de Skander Mestiri
France, 2021, 29 min • doc • NUM

Les sacro-saintes "valeurs du Rugby" – honneur, fierté, dignité, respect - ont beau être clamées héroïquement à tort et à travers, le sport est d’abord un apprentissage collectif de la défaite. En plongeant dans le quotidien de l’équipe amateur de Dieulefit, dont les prestations sur les terrains oscillent, chaque weekend, entre minable et catastrophique, Skander Mestiri donne accès à une intimité masculine rarement montrée avec autant de franchise. Celle-ci est abrupte, matinée de virilité outrancière et grotesque, perlée de bêtises paillardes et de chants cacophoniques. Mais cette forme de poésie cradingue et bourrue résiste, grâce à une innocence désarmante, à tomber dans le film à charge. Au contraire, le regard à la fois acéré et doux du réalisateur met en évidence le masque grotesque et vicieux du genre, celui qui pousse se montrer fort quoi qu’il en soit, à se représenter « homme » aux yeux des autres pour faire partie du groupe, ne pas rester seul.

Séance unique

- - samedi 30/09/23 19:00 > séance présentée par Thomas Choury