Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Les Amours d'Astrée et de Céladon


de Eric Rohmer



INTÉGRALE ERIC ROHMER-SECONDE PARTIE • JANVIER 2015

de Eric Rohmer • France, 2007, 1h49
avec Andy Gillet, Stéphanie Crayencour, Cécile Cassel

Les Amours d'Astrée et de Céladon
Au cinquième siècle, dans une campagne peuplée de bergers, Céladon aime Astrée mais elle le croit infidèle et lui ordonne de ne plus chercher à la voir. Il est désespéré… Adaptant un roman du XVIème siècle tout en en modernisant la langue, Rohmer, pour ce qui sera son dernier film, fait se rejoindre une dernière fois ses passions pour la littérature des textes rares et pour le cinéma qu’il juge capable de leur rendre justice. Il aborde encore une fois la thématique de la confrontation du désir et de la morale reprenant de front les conventions romanesques de l’époque, ne reculant pas devant l’artificiel des situations qu’il subvertit par la sensualité des corps.

"D'entrée, on est frappé par la lumière, les couleurs, la vivacité du tableau. Le vert scintillant de l'herbe des collines, la grâce de la jeune fille qui les dévale, sa chevelure d'or d'un désordre bien agencé, le drapé de sa robe blanche qui laisse transparaître l'ombre de deux fines jambes élancées... Qui est-elle ? C'est Astrée la bergère, réincarnation rohmérienne de l'héroïne du chef-d'oeuvre de la littérature baroque, L'Astrée, d'Honoré d'Urfé.
Après La Marquise d'O, Perceval le Gallois et L'Anglaise et le Duc, Les Amours d'Astrée et de Céladon est la quatrième adaptation historique d'Eric Rohmer. Mais que ce roman nous vienne de l'aube du XVIIe siècle, que son action se situe dans une Gaule imaginaire où cohabitent gaiement le paganisme, le christianisme et la mythologie romaine, n'empêche nullement le film de palpiter d'une audacieuse modernité."
Isabelle Reignier, Le Monde

"Au début, c'est presque incongru, ces forêts et collines sans apprêt, semblables à celles de nos randonnées, mais peuplées de druides et de bardes en robe légère. Comme un spectacle de fin d'année au grand air. C'est sérieux ou non ? En vérité, et par chance, on sait moins que jamais sur quel pied danser avec Rohmer. Mais on danse. Tout est à la fois fluide, transparent et, en même temps, affecté d'un drôle de coefficient d'ironie et de perversité. La grande affaire des deux personnages principaux, c'est leur fidélité mutuelle. Leur amour exclusif, indéfectible, hétérosexuel et sacré. Or le film ne cesse de fendiller discrètement cet idéal. (...) Le film regorge ainsi de désirs sensuels, provoqués tant par le sein d'Astrée que par la poitrine de Céladon. Il faut remonter à La Collectionneuse (1967) pour trouver chez Rohmer un tel rayonnement du corps. Et c'est la première fois dans son oeuvre que la sensualité déborde à ce point le verbe et la volonté, selon un crescendo épidermique qui dit à la fois le triomphe des sentiments et leur défaite."
Louis Guichard, Télérama

"Après un malentendu, Astrée rompt avec Céladon qui, par désespoir, se jette dans une rivière. Mais alors qu’elle le croit mort, Céladon est recueilli par des nymphes. Astrée se rend compte de son erreur et pleure celui qu’elle a poussé vers la mort, tandis que Céladon, respectant scrupuleusement la promesse qu’il a faite de ne plus jamais réapparaître devant elle, s’isole dans la forêt. En adaptant ce récit d’Honoré d’Urfé, écrit au XVIIe siècle et se situant dans une Gaule fantasmée, Éric Rohmer nous plonge dans un monde enchanteur et bucolique comme rarement il en a été porté à l‘écran, et nous livre une réflexion sur l’amour absolu et sur les limites de l’idéalisation."
Florent Guignandon, Critikat

Séances

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