Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

The Sea is behind (Al bahr min ouaraikoum)


de Hicham Lasri



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • OCTOBRE-NOVEMBRE 2016

Maroc-France-Émirats-Liban, 2016, 1h28, VOSTF
avec Malek Akhmiss, Fairouz Amiri, Mohamed Aouragh
NUM • INÉDIT À NANTES


The Sea is behind (Al bahr min ouaraikoum)
Tarik s’habille en femme, se maquille et danse, dans la pure tradition des hommes travestis qui égayaient les cérémonies de mariage. Mais derrière cette joie contrainte, cette allégresse de circonstance, se dissimulent un mal-être et une tristesse profonde. The Sea is behind est une tragi-comédie hors du temps. "Dans The Sea is behind, j’avais envie de raconter un refroidissement, et plus précisément le refroidissement d’une société qui passe de la tolérance à l’intolérance." (Hicham Lasri dans Répliques n°5)

"C’est une autre histoire, et ce n’est pas parce qu’il n’y a du noir et blanc qu’il faut nécessairement rapprocher The Sea is behind des deux autres films. J’avais envie de raconter un refroidissement et plus précisément le refroidissement d’une société qui passe de la tolérance à l’intolérance. Il y a par exemple le héros du film, Tarik, qui s’habille en femme car c’est son métier, il danse pour des fêtes et des processions. Il y a une quinzaine d’années, c’était quelque chose de très banal, qui n’engrangeait aucune polémique. Mais aujourd’hui, c’est quelque chose qui passe très difficilement le cap de l’imagination. Comme dans C’est eux les chiens, je voulais donc raconter le télescopage entre une vision du passé, celle d’un homme habillé en femme et qui danse parce qu’à l’époque les femmes n’étaient pas censées danser, et la société actuelle, qui est davantage conservatrice. Je voulais également ramener la métaphore d’une société mourante à travers la figure du vieux cheval. Quelque chose est en train de disparaître, de s’éteindre, de se dissoudre dans la réalité, et cette réalité n’est pas très reluisante, d’autant qu’il y a, au milieu de tout cela, ce nœud narratif très important qui est celui de la perte de la famille. Il s’agit cette fois d’un père qui perd ses enfants. Et il y a un autre père, celui de Tarik, qui est en train de perdre son vieux cheval qui est à ses yeux son bien le plus précieux, encore davantage que son fils. C’est également ce drame qui tisse le désespoir du héros, ainsi que du monde dans lequel il évolue. J’aime bien l’idée de montrer un monde souillé, où il n’y a plus d’espace pour la tolérance ni pour l’espoir. C’est un monde alternatif, parallèle au nôtre en effet, dans lequel je ne montre pas de gens « ordinaires ». Il s’agit presque d’un pays de science-fiction, qui renvoie d’ailleurs au monde dépeint dans mon roman Stati©. Mais cela ne m’empêche pas de montrer des choses actuelles, comme l’intolérance bien sûr, mais aussi la prostitution, la zoophilie... Mais une fois de plus je n’en parle pas au premier degré, donc ça crée forcément un décalage, et l’on évite ainsi le jugement direct." Hicham Lasri, dans Répliques n° 5.

Séances

jeudi 10/11 20:30 - - dimanche 13/11 17:00 - - mercredi 16/11 20:30
samedi 19/11 19:00 - - lundi 21/11 18:30


> Séances présentées par Nicolas Thévenin, rédacteur en chef de la revue Répliques.
Un entretien au long cours avec Hicham Lasri est au sommaire du Répliques n°5.

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