Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Théorème (Teorema)


de Pier Paolo Pasolini



CINÉMA ET SCANDALES • MAI 2015

Italie, 1968, 1h38, VOSTF, interdit -16 ans
avec Terence Stamp, Silvana Mangano

Théorème (Teorema)
Dans une famille d’industriels milanais, un étrange visiteur, annoncé par un messager, va séduire chacun des membres de la famille, à commencer par la servante et va leur permettre d’assouvir leurs désirs secrets et à se révéler à eux-mêmes... En commençant son film par une sorte de reportage qui pourrait sortir d’un film de l’époque, sur le monde industriel italien, puis par un noir et blanc mâtiné de sépia, référence à un passé révolu pour arriver à la couleur de "la vraie vie", Pasolini propose avec son héros, à la fois envoyé de Dieu et prédateur sexuel, un film à l’image de ce qu’il fut, chrétien marxiste, hanté par la puissance subversive du sexe. Il lui valut en même temps le prix de l’Office Catholique International du Cinéma et un procès pour obscénité.


"Le film représente sans doute l’apogée du "cinéma de poésie" de Pasolini, sublime et sensuel. Les images de cette parabole mystique et politique sont inoubliables, au même titre que ses interprètes, Terence Stamp dans le rôle de l’ange à la beauté mystérieuse, Silvana Mangano dans celui de la mère, Massimo Girotti dans celui du père, Anne Wiazemski dans celui de la fille, et surtout Laura Betti, amie et égérie du cinéaste, bouleversante dans le rôle de la domestique."
Olivier Père, ARTE

"A la sortie du film, en 1968, Pasolini révéla la véritable identité du héros, Dieu. Sa question est simple et douloureuse : comment l'homme peut-il créer (des voitures, des sentiments, des enfants, des films) après l'œuvre grandiose de Dieu, créateur du monde ? Cette parabole éblouissante s'appelle Théorème. Tout y est mathématique, jusque dans l'agencement des plans, le visiteur hypnotique disparaît exactement à la moitié du film ! Pasolini tord le septième art dans tous les sens. Il commence en noir et blanc, puis nous éclabousse de couleurs avec l'arrivée du visiteur salvateur. A force d'expériences, chimiques, sensorielles, sexuelles, il finit par atteindre le sacré, son véritable cheval de bataille, "parce que c'est la part de l'homme qui résiste le moins à la profanation du pouvoir qui est la plus menacée par les institutions "".
Marine Landrot, Télérama

Séances

Samedi 16/05 14:30
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