Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Touchez pas au Grisbi


de Jacques Becker



INTÉGRALE JACQUES BECKER • OCTOBRE 2012

France, 1953, 1h34
avec Jean Gabin, René Dary, Lino Ventura, Dora Doll, Jeanne Moreau
RÉÉDITION

Touchez pas au Grisbi
Max-le-menteur et Riton viennent de réussir le coup de leur vie : voler 50 millions de francs en lingots d'or à Orly. Avec ce "grisbi", les deux gangsters comptent bien profiter d'une retraite paisible. Mais Riton ne peut s'empêcher de parler du magot à sa maîtresse Josy, qui transmet l'information à Angelo, un trafiquant de drogue avec lequel elle trompe Riton. Ambiance nostalgique et poisseuse pour ce film de gangsters en fin de carrière qui jouent leur destin en misant tout sur leur dernier coup ; Touchez pas au Grisbi relança Gabin sur le devant de la scène.

"Jacques Becker propose le rôle de Max à Daniel Gélin, qui refuse : il se sent trop jeune. Il lui suggère immédiatement Gabin, au fond du trou depuis son retour d’Amérique après la guerre. Quant au personnage d’Angelo, il est confié à Lino Ventura, ancien champion d’Europe de lutte, qui démarre avec ce film la grande carrière qu’on lui connaît. Ce sont également les débuts d’assistant de Jean Becker, le fils du réalisateur, qui a vingt ans à l’époque. Il se souviendra du bonheur éprouvé par son père de retrouver Gabin, rencontré sur les films de Renoir quand il en était l’assistant. Jacques Becker inaugure une nouvelle forme de films noirs dans lesquels les gangsters sont humains. Il influence des réalisateurs tels Jules Dassin et Jean-Pierre Melville. Car si Touchez pas au grisbi est bien un film noir, il chamboule complètement les règles du genre : on a bien une scène de poursuite en voiture et de tirs à la mitraillette, mais le film débute après le casse, et Gabin préfère aller dormir plutôt qu’aller au cabaret : "Après minuit, j’ai l’impression de faire des heures sup’", dit-il. Raymond Chirat parle de "ces truands sur le retour obligés de sortir de leurs pantoufles et de se précipiter, bon gré mal gré, sur le sentier de la guerre." (La IVe République et ses films, 5 continents et Hatier, 1985). Un film sur l’amitié et sur le vieillissement."
Institut Lumière

Séances

Vendredi 12 octobre 2012 à 18:30
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