Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Une nouvelle année (Eshche odin god)


de Oksana Bychkova



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • SEPTEMBRE 2016

Russie, 2016, 1h47, VOSTF
avec Nadya Lumpova, Aleksey Filimonov
NUM • INÉDIT À NANTES

Une nouvelle année (Eshche odin god)
Pendant un an, nous suivons l’histoire d’amour de Igor et Zhenia dans un Moscou en pleine mutation. Elle, pétillante et ambitieuse, commence un nouveau travail dans un journal branché de la capitale. Lui, plus taciturne, taxi clandestin, se sent vite dépassé par cette nouvelle vie dont il ne comprend pas les codes. La réalisatrice filme ces deux mondes très distincts et le décalage qui grandit entre eux, comme une métaphore de la capitale russe dans les années 70. Oksana Bychkova impose une actrice peu connue qui interprète avec brio cette soif de vie et de liberté.

"Pour une fois, un film russe sans problème de corruption, de violence policière ou de néo-sauvagerie. Une nouvelle année parle de la Russie urbaine, actuelle et ordinaire, sur un mode sobre et réaliste qui semblait oublié depuis La Petite Véra de Vassili Pitchoul en 1988 – un film qui n’a pas eu une grande postérité. D’emblée, Une nouvelle année, tiré d’une pièce d’Alexandre Volodine (de 1972, dont le propos a été habilement réactualisé), semble s’attacher à dépeindre la banalité absolue de l’existence d’un jeune couple moscovite. Zhenia et Igor sont deux jeunes mariés. Ils s’aiment. Elle travaille dans une start-up de graphisme branchée. Il fait le taxi clandestin. Tout semble aller bien. Mais, peu à peu, une faille apparaît, liée à la disparité des centres d’intérêt et milieux respectifs des tourtereaux. Elle évolue parmi des hipsters calqués sur les modèles ouest-européens et américains. Son background à lui est plus traditionnel. Le constat sociologique sera donc un des moteurs de la fiction. Mais, heureusement, le film dépassera cette simple disparité sociale, génératrice d’incompréhension puis de discorde – quoique cela soit remarquablement détaillé – pour montrer que quelque chose de plus indicible subsiste au-delà de ce constat superficiel. La relation se complexifie et se nuance avec une certaine grâce. En passant, on signalera aussi les qualités documentaires du film, qu’il s’agisse de pointer avec une certaine verve les tics et manières des hipsters, ou bien de mettre en scène un repas familial à la campagne, qui vaut son pesant de bonne franquette à la russe. Un essai prometteur." Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

"Une nouvelle année fait partie de ces petits films qui se nichent discrètement au creux d’un été de sorties ternes et vous cueillent sans crier gare. Non parce qu’il serait un chef-d’œuvre, mais par sa nature même, inégale, vacillante, inaboutie, qui parvient à force de persévérance à faire naître une émotion profonde et inattendue, de celles dont le scintillement éclaire à rebours son cheminement incertain.
De la persévérance, il en faut, justement, pour entrer dans ce cinquième long-métrage et premier à sortir en France de la réalisatrice russe Oxana Bychkova, adaptation actualisée d’un roman du dramaturge Alexandre Volodine (1919-2001), l’un des disciples de Tchekhov. Celle-ci se présente comme la radiographie d’une séparation, celle d’un couple de jeunes Moscovites d’aujourd’hui. Séparation qui avance masquée, comme une suite de microfissures imperceptibles qui enrayent, puis bientôt défigurent le cours du quotidien.
Mathieu Macheret, Le Monde

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