CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

du 10 octobre au 19 novembre 2021


Rétrospective Jean Cocteau



JEAN COCTEAU • OCTOBRE-NOVEMBRE 2021

En attendant Cocteau...
Jean Cocteau n’a-t-il pas incarné le prototype de l’artiste moderne ?
Ce boulimique dont l’œuvre compte dessins, sculptures, romans, pièces de théâtre, poèmes, films (il écrit aussi de nombreux dialogues dont ceux des Dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson), adaptations, paroles de chansons, créé des décors, rêve de danse et écrit "Parade" pour Diaghilev mis en musique par Satie, chorégraphié par Massine et scénographié par Picasso dont il fut aussi proche que de Suzy Solidor, chanteuse lesbienne dite "la madonne des matelots" et égérie de Picabia et Man Ray.
Alors Cocteau éclectique ? Écrivain tous azimuts ? Touche-à-tout ?
En disant de lui qu’il a cent visages - et les masques eurent leur importance - on ne se trompe pas mais on évacue sans doute l’essentiel. Cocteau, c’est d’abord l’homme-carrefour, silhouette électrisée et impatiente, astre au regard magnétique, génie du montage, du choc entre des idées lointaines et des formes ouvertes à un large éventail d’expérimentations. Célèbre et au bout du compte mal connu, populaire et avant-gardiste, l’œuvre et son auteur semblent bien difficiles à ramasser (sans doute est-ce le plus bel éloge qu’on puisse lui faire !).
À l’intersection des plus spectaculaires révolutions esthétiques de la première moitié du XXe, Cocteau est d’abord un poème chanté en plusieurs langues, cherchant en chacune d’elles l’hypothèse d’une pulsation vitale et sanguine qui suspend le monde au-dessus d’un gouffre où le poète craint de tomber. Cette précarité mystérieuse, cet équilibre parfois sans secours donne au cinéma de Cocteau sa fragile beauté : filmer contre l’idée de réussite immédiate, contre les habitudes prétendues d’un public dont on croit par avance savoir ce qu’il veut, contre la part maudite d’une industrie verrouillée. Et lorsque Cocteau en vient lui-même à parler de cinéma, ce n’est sur mais autour du cinématographe qu’il s’exprime, pointant son regard depuis un strapontin et menant à voix haute une réflexion oblique, libre et intime autour de Chaplin, Welles, Rossellini, Bresson, Melville, De Sica, Resnais, etc (dans le recueil "Du Cinématographe"). L’écran y est comme soustrait à son simple rôle de miroir, porte ouverte vers l’indicible, vers un au-delà des illusions de l’existence.

Jérôme Baron, co-président du Cinématographe et directeur artistique du Festival des 3 Continents

• • •

Le Sang d'un poète de Jean Cocteau
35 mm

- - dimanche 10/10 14:15 - - samedi 16/10 16:15 - - jeudi 21/10 21:00 *
* précédé de Un chant d'amour de Jean Genet (France, 1950, 25 min • 35 mm)

La Belle et la bête de Jean Cocteau
À partir de 8 ans
NUM, version restaurée

- - lundi 11/10 16:15 - - lundi 18/10 16:15 - - dimanche 24/10 20:30 - - vendredi 22/10 18:00

L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau
35 mm

- - jeudi 11/11 18:15 - - dimanche 14/11 16:00 - - vendredi 19/11 18:15

Orphée de Jean Cocteau
NUM, version restaurée

- - vendredi 29/10 16:15 - - dimanche 31/10 13:30 - - lundi 8/11 21:00

Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau
NUM, version restaurée

- - mercredi 3/11 16:30 - - mercredi 10/11 16:00 - - mercredi 17/11 21:00

// Cocteau, scénariste et dialoguiste

Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson
NUM, version restaurée

- - mercredi 20/10 20:30 * - - lundi 25/10 16:15 - - dimanche 31/10 18:15

L'Éternel retour de Jean Delannoy
NUM, version restaurée

- - vendredi 5/11 16:15 - - dimanche 7/11 13:15 - - vendredi 12/11 18:15

// Cocteau, acteur

La Malibran de Sacha Guitry
35 mm

- - samedi 30/10 17:00 - - lundi 1/11 18:45 - - vendredi 5/11 18:45