Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Du 24 juin au 22 juillet 2015


Rétrospective Ennio Morricone



RÉTROSPECTIVE ENNIO MORRICONE • JUIN-JUILLET 2015

Il était une fois en Amérique
Il était une fois en Amérique
ENNIO MORRICONE, POP ET DISSONANT
Rien ne prédestinait particulièrement Ennio Morricone à devenir le compositeur de musique de film le plus célèbre de l’histoire du cinéma. À la suite d’une formation strictement académique au Conservatoire Santa Cecilia de Rome, sa première passion c’est la musique contemporaine sous sa forme la plus radicale. Mais très vite, c’est à la RAI et dans certaines maisons de disques, au début des années 60, que Morricone fait ses premières armes comme chef d’orchestre et arrangeur de variétés. Histoire d’aiguillage et affaire de hasard : sans la rencontre avec Sergio Leone et le succès de Pour une poignée de dollars, jamais sans doute le compositeur n’aurait à ce point plongé dans la musique de film. Pourtant, je suis convaincu que c’est justement cette double identité, savante et populaire, qui a permis à Morricone de trouver son style de compositeur pour le cinéma. Mélange des genres, télescopage des sonorités, invention d’une pop dissonante, telles sont les caractéristiques de ce style forgé tout au long des années 60-70, avant que la forme symphonique finisse par prendre le dessus dans les années 80-90. Cette manière musicale à base d’alliance des contraires trouve évidemment son prolongement dans les collaborations que Morricone a nouées avec des cinéastes en apparence aussi éloignés, voire contradictoires que Bernardo Bertolucci et Sergio Sollima, que Pier Paolo Pasolini et Dario Argento, que Elio Petri et Henri Verneuil. Qu’il œuvre dans le giallo, dans le western, dans le polar ou, au contraire, dans les oeuvres les plus raffinées et les plus radicales d’auteurs reconnus, Morricone trouve systématiquement le moyen de glisser des sonorités inattendues, d’explorer des formes inédites et surtout de révéler l’expressivité musicale du montage, des images, de la dramaturgie. C’est en ce sens qu’il est un vrai musicien de film : sa personnalité musicale s’est véritablement forgée au contact du cinéma. On pourrait même dire que le cinéma a été le révélateur du style de Morricone.
Ma prédilection ancienne, qui ne s’est jamais démentie, pour la musique du grand Ennio tient sans doute à cette dimension : comment, dans Peur sur la ville ou Mon nom est Personne (pour prendre deux films intimement liés à ma pré-adolescence), d’entêtantes mélodies, des sonorités inédites arrivent à exprimer l’essence même d’un plan, d’une séquence, d’un film. Autrement dit, il y a dans les volutes morriconiennes ce quelque chose qui vous trotte dans la tête, qui s’insinue, qui s’incruste au point de devenir inoubliable. Et c’est aussi pour cette raison que j’aime, comme beaucoup de mes contemporains, réécouter les musiques de Morricone hors sol en quelque sorte, c’est à dire séparées des images pour lesquelles elles ont été écrites, précisément pour cette attraction, cette séduction qui est autonome et qui, pourtant, renvoie inévitablement à une expérience de la mémoire du cinéma. Ce qui signifie une chose : Morricone traverse le temps et c’est ainsi qu’il peut ressusciter à chaque génération. Les cinéastes contemporains l’ont bien compris : Tarantino en tête, lui qui, de Kill Bill à Django unchained en passant par Inglorious bastards, puise allègrement dans l’immense réservoir morriconien mais aussi, plus inattendu, Valérie Donzelli qui a su, dans La Guerre est déclarée, ressusciter et transposer un vieil air du maestro, composé en 1973, dans un contexte absolument contemporain. Et ça marche ! Parce que, grâce aux diamants qu’il a su polir et faire briller au long de sa riche carrière, Morricone est éternel.
Thierry Jousse

> 3 Séances spéciales : une leçon de cinéma de Thierry Jousse, suite à la projection de Colorado de Sergio Sollima le mercredi 10 juin à 20:30 • 2 nuits Sergio Leone les samedis 27 juin et 18 juillet 2015.



Colorado (La Resa dei conti) de Sergio Sollima
- - mercredi 10/06 20:30* - - jeudi 25/06 19:00 - - dimanche 28/06 17:00 - - lundi 6/07 21:00
• mercredi 10 juin • 20:30 • séance suivie d'une leçon de cinéma sur Ennio Morricone par Thierry Jousse, réalisateur, ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, producteur de l'émission "Cinéma song" tous les jeudis à 22:30, sur France Musique.


La Dame aux camélias de Mauro Bolognini
- - mercredi 15/07 21:00 - - vendredi 17/07 18:45 - - mercredi 22/07 18:30

Le Désert des Tartares (Il deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini
- - samedi 11/07 18:15 - - mardi 14/07 21:00 - - lundi 20/07 18:15

Des Oiseaux petits et gros (Uccelacci e uccelini) de Pier Paolo Pasolini
- - mercredi 8/07 18:15 - - dimanche 19/07 14:30 - - lundi 20/07 21:00

Frantic de Roman Polanski
- - jeudi 9/07 18:30 - - lundi 13/07 21:00 - - samedi 18/07 14:15 - - dimanche 19/07 18:45

Mission to Mars de Brian de Palma
- - jeudi 2/07 18:45 - - dimanche 5/07 14:30 - - lundi 6/07 18:45 - - samedi 11/07 21:00

Les Moissons du ciel (Days of Heaven) de Terrence Malick
- - mercredi 1/07 21:00 - - samed 4/07 22:00 - - dimanche 5/07 16:15 - - vendredi 10/07 18:30 - - mardi 14/07 19:00

Mon nom est Personne (Il mio nome è Nessuno) de Tonino Valerii & Sergio Leone
- - jeudi 16/07 18:30 - - dimanche 19/07 16:30 - - mardi 21/07 18:15 - - mercredi 22/07 20:45

Peur sur la ville de Henri Verneuil
- - jeudi 2/07 21:00 - - lundi 13/07 18:30 - - mardi 14/07 16:30

Prima della rivoluzione de Bernardo Bertolucci
NUM • VERSION RESTAURÉE
- - vendredi 26/06 21:00 - - dimanche 28/06 14:45 - - vendredi 3/07 18:15 - - dimanche 5/07 20:45 - - mardi 7/07 18:45

La Propriété c'est plus le vol (La Proprietà non è piu un furto) de Elio Petri
- - samedi 11/07 14:30 - - jeudi 16/07 20:45 - - samedi 18/07 16:30 - - dimanche 19/07 21:00



LES TRILOGIES DE SERGIO LEONE
"Je peux dire qu’Ennio Morricone n’est pas mon musicien. Il est mon scénariste. J’ai toujours remplacé les mauvais dialogues par la musique soulignant un regard et un gros plan. C’est ma façon d’en dire beaucoup plus que par le dialogue." Sergio Leone (Conversation avec Sergio Leone de Noël Simsolo, Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma)


Il était une fois dans l'Ouest (C'era un volta il west) de Sergio Leone
- - vendredi 10/07 20:30 - - dimanche 12/07 14:00 - - samedi 18/07 19:00 - - mardi 21/07 20:30

Il était une fois la Révolution (Giù la testa) de Sergio Leone
- - jeudi 9/07 20:45 - - dimanche 12/07 17:30 - - vendredi 17/07 21:00 - - samedi 18/07 22:30

Il était une fois en Amérique (Once upon a time in America) de Sergio Leone
NUM • VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE
- - mercredi 8/07 20:15 - - dimanche 12/07 20:00 - - mercredi 15/07 16:30 - - samedi 18/07 1:30

Pour une poignée de dollars (Per un pugno di dollari) de Sergio Leone
NUM • VERSION RESTAURÉE
- - samedi 27/06 19:00 - - lundi 29/06 19:00 - - mardi 30/06 21:00 - - samedi 4/07 14:15 - - mardi 7/07 21:00

…Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in piu) de Sergio Leone
- - samedi 27/06 21:15 - - dimanche 28/06 19:00 - - lundi 29/06 21:00 - - samedi 4/07 16:15- - dimanche 5/07 18:15

Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo) de Sergio Leone
- - mercredi 24/06 20:30 - - samedi 27/06 00:00 - - mercredi 1/07 17:30 - - vendredi 3/07 20:30 - - samedi 4/07 18:45



/// DEUX NUITS SERGIO LEONE

Du 24 juin au 22 juillet 2015
> Nuit "Trilogie des dollars" • samedi 27 juin 2015 de 19:00 à 3:00
19:00 Pour une poignée de dollars
21:15 …Et pour quelques dollars de plus
00:00 Le Bon, la Brute et le Truand

> Nuit "Il était une fois" • samedi 18 juillet 2015 de 19:00 à 6:00
19:00 Il était une fois dans l’Ouest
22:30 Il était une fois la Révolution
1:30 Il était une fois en Amérique - version intégrale restaurée

// Tarif spécial nuit : 7,50 €, petit-déjeuner offert

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