Le Cinematographe
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Dispositifs scolaires

Les Citronniers (Etz Limon)

de Eran Riklis


Israël, France, Allemagne 2008, VOSTF
avec Hiam Abbass, Ali Suliman, Rona Lipaz Michael
Collège au Cinéma 2012/13 - 2e trimestre - 4è/3è

Les Citronniers (Etz Limon)
Salma vit dans un petit village palestinien de Cisjordanie, proche des territoires occupés. Son mari est mort, son fils l'oublie et sa fille est bien trop accaparée par ses enfants, pour se soucier d'elle. Il ne reste à Salma que sa plantation de citronniers. Le nouveau ministre israélien de la Défense vient s'installer à côté de chez elle et la plantation est considérée comme une menace. Il ordonne à Salma de raser les arbres, sous prétexte que des terroristes pourraient s'y cacher. Mais, Salma décide de ne pas se résigner et de se battre pour sauver ses citronniers, symbole de toute une vie, de son lien avec ces terres et de la mémoire des générations passées. Elle trouvera une alliée inattendue en la personne de Mira, l'épouse du ministre.


"Les Citronniers illustre de façon démonstrative l'incompréhension et la défiance qui rongent les populations. Le grillage (avec mirador) dressé entre Salma et le ministre Navon figure le mur dressé entre les deux communautés, les arbres menacés de déracinement sont "comme des êtres humains", le combat de Salma devant la Cour suprême exprime une foi dans la justice.
Faisant de cette histoire une parabole sur le choix d'un "enjeu stratégique majeur", le film n'élague pas la complexité politique sous-jacente. Se polarisant sur deux personnages féminins, il regarde sciemment ce conflit du point de vue d'opprimées pacifiques. Les Citronniers est en effet l'histoire de la naissance d'une complicité entre deux femmes qui n'ont pas la parole. Salma, la Palestinienne, n'est pas seulement mise en cage par les occupants : cette femme voilée est sommée par son propre peuple de stopper ses relations affectives avec son jeune avocat. Parquée dans une prison de femme au foyer, Mira, l'épouse du ministre israélien, finira par prendre fait et cause pour sa voisine.
Riklis insiste sur les regards que s'échangent l'une et l'autre, le désir de dialogue (brimé) de celle qui incarne la force. Il se clôt par une condamnation des attitudes mâles. Seules les femmes sont-elles à même de faire de cette région un verger ?"

Jean-Luc Douin, Le Monde