Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

BLOODY MAMA


de Roger Corman



PROGRAMMATION MAI 2011

USA, 1970, 1h30, VOSTF, interdit -12 ans
avec Shelley Winters, Bruce Dern, Robert De Niro, Don Stroud
RÉÉDITION

BLOODY MAMA
Aux États-Unis dans les années 1930, "Ma" Kate Barker, chef sanglante d'un gang familial, conduit ses quatre fils Herman, Lloyd, Arthur et Fred, d'une main de fer, semant ensemble terreur et violence.

En raison de son « ambiance traumatisante, morbide et sordide », la commission de censure française refuse à Bloody Mama son visa d’exploitation. Roger Corman, outré par cette mesure qu’il juge fasciste, écrit une Lettre ouverte aux censeurs qui sera publiée le 7 octobre 1970 dans Combat. La sanction sera levée le mois suivant, après la suppression de quelques plans jugés trop malsains. Voici le texte rédigé par le cinéaste, qui est autant une défense de la liberté d’expression qu’une note d’intention :
« Je suis à la fois scandalisé et consterné par l’interdiction de Bloody Mama exigée par la censure française. Ce film qui a été tourné en toute liberté, est sorti librement aux États-Unis où il a remporté un triomphe, notamment auprès du public jeune. Les jeunes en effet ont compris les intentions et la morale de mon film : ils ont saisi qu’il ne s’agissait pas d’une de ces habituelles biographies de gangsters mais plutôt d’une démystification, d’une critique du genre. Avec mon scénariste Robert Thom nous avons respecté la vérité historique. Rien n’est inventé dans Bloody Mama, même au niveau du dialogue et de la psychologie des personnages. Ainsi était la famille Barker. On a trop souvent tendance à peindre les gangsters comme des révoltés, voire des idéalistes révolutionnaires, alors qu’ils n’étaient la plupart du temps que des petits bourgeois haineux et hypocrites, prisonniers d’un monde extrêmement réactionnaire, pour ne pas dire fasciste. J’ai essayé de porter la même attention à la famille Barker qu’aux personnages de mes films d’horreur antérieurs, notamment ceux tirés des nouvelles d’Edgar Allan Poe. Dans les deux cas l’horreur naît du contraste entre une morale très précise et les gestes et les actions qui en découlent. Mais dans le cycle de Poe le contexte est plus abstrait, plus intérieur et la terreur jaillit de sources plus obscures et plus enfantines. Enfantins, tous les monstres qui composent la famille Barker le sont, mais au lieu de se replier sur eux-mêmes, ils vont se défouler sur le monde extérieur, appliquant jusqu’au bout les quelques croyances qui leur servent de morale : la foi en la famille, en, la religion. Quant à la violence que la censure me reproche, elle est moins apparente que dans des dizaines d’autres films. Chaque fois qu’il était possible, j’ai suggéré et j’ai refusé de montrer la violence à l’état pur. Mais il y avait des moments où l’on n’avait pas le droit de tricher sous peine de falsifier la vérité. » Roger Corman
Extrait de la fiche presse du film

Séances

vendredi 27 mai à 19h
samedi 28 mai à 22h
lundi 30 mai à 19h