Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinematographe

LE CINÉMATOGRAPHE

Bientôt un an...

Nantes, le 18 février 2021



Crédit photo : Rudy Burbant
Crédit photo : Rudy Burbant
Bientôt un an.

200 jours d’écran noir ; 100 au printemps 2020, puis déjà plus de 100 depuis le 30 octobre.

Des mois de vie culturelle interdite.

Après les autorisations, les masques, les mains meurtries par le gel, nous sommes devenus non essentiels.
Depuis des mois nous clamons que ce n’est pas la distanciation sociale qui nous protègera du virus, mais la distanciation physique.

Nos lieux ont été fermés arbitrairement, aucun cluster dans aucun lieu culturel ne semble avoir été relevé. Vous avez été nombreux et nombreuses à revenir croquer du film dans la lucarne de l’été, vous avez été respectueux et respectueuses des consignes sanitaires, tout simplement car personne ne souhaitait devoir se priver de nourriture de l’esprit.

C’est pourquoi à la veille de ce triste anniversaire, nous souhaitons rappeler à tous et à toutes que nous allons nous battre pour que la raison revienne et que nous puissions ensemble retrouver un monde sensé. Nous serons acteurs et actrices de notre protection et de celle de nos concitoyens et concitoyennes car sans aucune surprise nous savons que nous allons devoir vivre encore un certain temps avec ce virus.

Le Cinématographe s’associe à tous les acteurs de la culture, à tous les acteurs du monde de l’éducation et nous sommes solidaires de toute la filière indépendante du cinéma. De cette période étrange et inédite nous observons que dans cette filière du cinéma, nous ne sommes pas tous à égalité et que si des salarié·es du cinéma commencent à connaître des conditions de précarité sévères, certaines entreprises n’ont jamais été aussi prospères. Un constat peu original, mais qui nous amène à réfléchir à des propositions pour reprendre pied dans ce monde désastreux.

Il nous semble urgent qu’au minimum enfants des écoles, collégien·nes, lycéen·nes puissent retrouver le chemin de la culture hors de leurs établissements scolaires. Nos salles sont souvent spacieuses, plus que les salles de classe. Nous sommes armés pour assurer des consignes sanitaires strictes et surtout et avant tout nous voulons accompagner enseignant·es, éducateurs et éducatrices dans cette période compliquée et décourageante. Même si beaucoup d’entre nous ont continué de faire des interventions dans les établissements scolaires, le lieu de culture est essentiel, avant que toute une génération ne soit conditionnée à l’échelle d’un écran de portable, au mieux de télévision.

Il nous semble essentiel de pouvoir envisager des alternatives pour tous les jeunes et aussi pour vous spectateurs et spectatrices de tous les âges privé·es de rêves, d’émotions ; celles que vous aimiez retrouver dans la salle de la rue des Carmélites. Le chemin ne sera pas facile, mais n’avons-nous pas été de bons « élèves » pendant tous ces derniers mois ? L’état de sidération du premier confinement est maintenant dépassé : le Cinématographe - son équipe et ses administrateurs et administratrices - va s’associer et œuvrer avec tous les partenaires au niveau local et national pour que la culture revienne dans notre quotidien, qu’elle soit de retour dans l’éducation.

La solidarité et le collectif nous permettront de créer un rapport de force. N’hésitez pas à nous envoyer par mail vos réflexions, témoignages, ou tout simplement reprendre contact avec nous. Soyez rassuré·es, nous sommes prêts. Du film de genre, des films du patrimoine, une programmation enfants et tous ces films à sortir: tout est prêt pour vous accueillir à nouveau au Cinématographe.

A très bientôt, nous l’espérons.