Le Cinematographe
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Dispositifs scolaires

Fenêtre sur Cour (Rear Window)

d'Alfred Hitchcock


USA, 1954, 1h57, VOSTF
Avec Grace Kelly, James Stewart, Wendell Corey, Thelma Ritter, Raymond Burr
Collège au Cinéma - 2ème trimestre 2011/2012 - 4è/3è

Fenêtre sur Cour (Rear Window)
À cause d'une jambe cassée, le reporter-photographe L. B. Jeffries est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant. Homme d'action et amateur d'aventure, il s'aperçoit qu'il peut tirer parti de son immobilité forcée en étudiant le comportement des habitants de l'immeuble qu'il occupe dans Greenwich Village. Et ses observations l'amènent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d'en face, a assassiné sa femme.


"En opposition à la noirceur représentant les forces du mal, Hitchcock envoie près du héros une "envoyée céleste" en la personne de Grace Kelly. Dans ce film, tout comme l'année suivante dans La Main au collet, elle permet au héros de se débarrasser de son vice, de régler ses conflits, de s'accepter. Présence apaisante, à la fois douce et forte, elle s'immerge complètement dans la vie de l'homme qu'elle aime et l'amène au salut. Ici, elle ira ainsi fouiller l'appartement de Thorwald à la recherche d'indices, se mettant en danger. Tandis que nous assistons, impuissants, au retour de l'homme chez lui, le baroudeur James Stewart aura un déclic. Elle n'est pas celle qu'elle paraissait, elle le bluffe par son courage et sa volonté. La vision à travers la vitre semble offrir une nouvelle réalité, l'écran devient un miroir déformant."
Marlène Weil-Masson, Film culte


"C’est un des films préférés de Hitchcock, qui mêle, à travers cette étude d’un cas ­typique de voyeurisme, réflexions sur l’amour et sur le cinéma. Comme le note François Truffaut dans son célèbre recueil d’entretiens avec le maître du suspense, tous les voisins qu’observe James Stewart ont pour point commun l’amour : couple qui se dispute, jeunes mariés qui passent leurs journées au lit, ménage sans enfants qui a reporté son amour sur un chien, danseuse qui s’exhibe et que les hommes convoitent… Figures du désir ou de la pratique amoureuse, qui renvoient le personnage principal à son propre problème : épousera-t-il ou non Grace Kelly ? Par ailleurs, sa position d’observateur immobile est bien celle du cinéphile : en multipliant les cadres – rectangulaires, comme les fenêtres, ronds, comme les jumelles ou les objectifs photographiques –, la mise en scène construit une série de mises en abyme. Le voyeurisme – et l’impuissance qu’il suggère – nie le réel de la relation amoureuse et constitue un exutoire fantasmatique du désir. Sous le polar, d’une maîtrise absolue, se cachent une fois de plus les obsessions psychanalytiques de Hitchcock, aux prises avec sa libido."
Aurélien Ferenczi ; Télérama


Formation pédagogique assurée par Nicolas Thévenin
Mercredi 7 décembre 2011 de 9h à 12h30 au cinéma Atlantic (La Turballe) et de 13h30 à 17h au cinéma Le Beaulieu (Bouguenais)

Note d'intention de Nicolas Thévenin :
Pour Fenêtre sur cour, nous explorerons la notion de suspense au cinéma, ainsi que l’idée du voyeurisme, du champ et du hors-champ, et le questionnement sur la place du spectateur. La comparaison avec d’autres films d’Alfred Hitchcock permettra également de s’interroger sur la répartition sexuée des rôles dans l’œuvre du cinéaste anglais.