Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

IL ÉTAIT UNE FOIS UN MERLE CHANTEUR (IKO SHASHVI MGALOBELI)


de Otar Iosseliani



PROGRAMMATION AVRIL 2009

Géorgie, 1971, 1h22, VOSTF
Avec Gela Kandelaki, Gogi Chkheidze, Jansug Kakhidze

IL ÉTAIT UNE FOIS UN MERLE CHANTEUR (IKO SHASHVI MGALOBELI)
Guia est percussionniste dans l'orchestre symphonique de Tbilissi : il n'a en général que quelques effets de grosse caisse en fin de concert et il arrive presque toujours à la dernière minute. Le reste du temps, il se livre à des activités sans grande importance, mais qui l'obligent à courir sans cesse, de réunions d'amis en rendez-vous féminins.

Guia est comme un oiseau sur la branche : son charme personnel le rend populaire auprès de nous. Autour de lui grouille la foule des passants qui ne s'arrêteront qu'un instant lors de son accident. Iosseliani présente son personnage avec une sympathie évidente et un humour discret ; il filme la rue et les gens dans un style néoréaliste tout empreint de chaleur et de vivacité qui rendent bien l'atmosphère "méditerranéenne" de la douceur de vivre en Géorgie.

« Un vieux film illustre cet escamotage du temps par un névrosé sympathique. Cela s’appelle Il était une fois un merle chanteur. Le jeune homme est séduisant, même à son insu, avec cet air d’absence qui le fait courir de-ci de-là. Il appartient à un orchestre, c’est le tambour, et il arrive juste à la fin du concert, au dernier moment, pour frapper son coup de tambour. Il meurt, on s’en doute, d’un accident de la circulation. Sa montre, après le choc, faisait tic-tac de toujours, mais elle n’avançait pas. La tige qui convertit en mouvement cette petite agitation s’appelle, paraît-il, la verge d’échappement. L’échappement était donc mort, à l’image du temps que vivait cet homme : du temps où l’échappement était inerte ; sauf à propulser le corps dans une rencontre violente avec l’autre – en forme de véhicule passant son chemin… Façon de dire que le croisement avec le temps est tuant : soit pour l’Autre (auquel cas on « tue » le temps), soit pour le sujet, qui meurt sous le choc. »
Daniel Sibony, La haine du désir, Christian Bourgois, Paris, 1994

SEANCES

Jeudi 2 avril à 20h30
Dimanche 5 avril à 16h30
Lundi 13 avril à 18h30