Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

JE VEUX SEULEMENT QUE VOUS M'AIMIEZ (ICH WILL DOCH NUR, DASS IHR MICH LIEBT)


de Rainer Werner Fassbinder



PROGRAMMATION JUIN 2011

Allemagne, 1976, 1h50, VOSTF
avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle, Alexander Allerson

JE VEUX SEULEMENT QUE VOUS M'AIMIEZ (ICH WILL DOCH NUR, DASS IHR MICH LIEBT)
Jeune ouvrier, Peter passe l'essentiel de son temps libre à construire une maison pour ses parents, des patrons de bistrots qui ne lui ont jamais donné beaucoup d'affection. Depuis son enfance, le garçon souffre de la froideur et de l'incompréhension de ceux envers qui il manifeste des signes d'amour.... Tragédie d'un jeune homme qui n'a jamais reçu d'amour, reflet de l'Allemagne d'après-guerre, perdue entre miracle économique et fantômes du nazisme.

« Adapté d’un fait réel, Je veux seulement que vous m’aimiez est le portrait d’un homme malaimé qui remplace le vide affectif par les preuves d’amour et les rapports d’argent. En filmant cette quête de la tendresse à une époque où les contacts humains sont corrompus, Fassbinder constate avec amertume que le miracle économique allemand s’est fait au prix des sentiments. S’il s’inspire des grands mélodrames conjugaux à la Douglas Sirk, ce chef-d’œuvre romanesque est aussi une étude sur les origines quotidiennes de la folie, construite comme un puzzle émotionnel et traversée de flashbacks troublants. L’interprétation déchirante de Vitus Zeplichal, héros tragique inadapté socialement, renvoie à la personnalité complexe du cinéaste lui-même. Inédit en France, Je veux seulement que vous m’aimiez est un drame bouleversant sur les séquelles affectives de la croissance occidentale et l’une des pièces essentielles de l’œuvre de R.W. Fassbinder. »
Extrait du dossier de Presse

« Et si Fassbinder cinéaste n’était qu’un prisme ? Un filtre capable de changer la lumière de la raison en nuit transfigurée ? Ce qu’on appelle “lumière de la raison”, c’est ici une étude psychiatrique de Klaus Antes et Christiane Erhardt, sobrement intitulée : Perpétuité, les protocoles de la détention. Après un passage à travers l’objectif du réalisateur, cela donne un téléfilm inédit de 1976, baptisé Je veux seulement que vous m’aimiez. Comment retourner un objet d’analyse en sujet de fiction, c’est le génie de Fassbinder. Tout demeure pourtant, dans le scénario, du travail clinique d’interprétation d’un cas criminel : Erni reste bien cet enfant mal aimé par ses parents, un couple de bistrotiers tout à fait ordinaire et dégueulasse. Et c’est bien ce manque premier d’amour qui l’entraînera, une fois marié dans l’Allemagne du boom économique, dans une course effrénée à la consommation afin de satisfaire les désirs (supposés) de sa jeune épouse. Tout au long du film, la lente chute de la consommation à l’endettement et de l’endettement à l’assassinat expose les mécanismes implacables de son déroulement. Alors qu’est-ce qui change exactement de l’étude scientifique à sa mise en scène filmique ? On dira que, dans le tricot punk de Fassbinder, si les mailles sont parfaitement lisibles (une à l’endroit pour Marx et la marchandise, une à l’envers pour Freud et l’Œdipe), elles n’en demeurent pas moins ajourées – béantes même. De grands pans de fantasme n’arrêtent pas de glisser derrière le théâtre étroit du réalisme, de transpercer de l’intérieur toute cette sociologie grise. » Patrice Blouin, Les Inrockuptibles

Séances

dimanche 5 juin à 17h
mardi 7 juin à 21h
jeudi 9 juin à 18h45
samedi 11 juin à 18h45
mardi 14 juin à 21h