Un programme 100% projection 16 mm où se déploie un éventail de procédés couleurs et dispositifs pour célébrer la palette chromatique si singulière offerte par le cinéma mécanico-photochimique. Au delà de la multiplicité des techniques, ce que nous cherchons ici c’est un pur plaisir sensoriel d’ordre pictural, un peu comme si l’on pouvait toucher les couleurs, en sentir la texture, en apprécier la profondeur.
Vaste programme ! Parmi un spectre infini de possibles, nous avons sélectionné 6 pépites dans des gammes chromatiques, registres et époques variées, de 1933 à nos jours. Et nous sommes aux anges ou « over the rainbow » de les partager avec vous.
Mire vous propose cette séance en amorce du workshop d’exploration de techniques de tirage couleur des 15 et 16 novembre prochains mené par le cinéaste Etienne Caire, adepte des folies chimiques colorées.
TERRE ROUGE TERRE NOIRE de Agnès Perrais
2024 / 16mm / coul-n&b / sonore / 7′ 00
son de Marion Cros
Du noir et blanc on entre dans la couleur … L’argent du noir et blanc se transmue en or jusqu’au rouge flamboyant.
« Quatre motifs d’un paysage insulaire : dunes, herbes, ciel d’orage, mer. Ces motifs sont déclinés et entremêlés par plusieurs opérations de laboratoire : générations successives de copies, tirage à plat, surimpressions au tirage, virages chimiques, font vaciller les plans fixes et désertés pour créer un paysage imaginaire où les éléments et les matières se rejoignent. »
STUDIE VOOR EEN VELDSLAG de Esther Urlus
2018 – 2019 / 16 mm / coul / sonore / 6’30 min
Monochromes, 20 nuances d’urine, références médiévales, tirages contact répétés, la matière qui émerge à force de persévérance.
« Studie voor een veldslag (Study for a battle) s’inspire des croquis de chutes de chevaux de la fin du Moyen Âge, particulièrement de ceux de Pisanello. Dans les fines lignes du papier jauni, on peut voir les doux contours de chevaux à terre ou en train de tomber. Ils ont l’air assez bizarre et en même temps paisible, dans leurs poses maladroites. Mais il est évident d’après la légende de ces images qu’il s’agit d’études de chevaux chutant sur le champ de bataille, des croquis destinés à être développés dans des dans des oeuvres traitant de scènes de guerre.
Ce film explore une méthode d’impression utilisée dans la photographie surréaliste du début du 20e siècle – qui produit une sorte d’effet 3D, où l’image photographique semble sculptée dans un bas-relief. Une image très similaire aux traits d’un pinceau ou d’un crayon.
Les couleurs de ce film sont inspirées des 20 nuances de la “Roue des urines”, Epiphanie Medicorum par Ullrich Pinder (1506) utilisée pour des diagnostics médicaux. »
KREISE de Oskar Fischinger
1933-1934 / 35mm / couleur / sonore / 2′ 00
Pétillement joyeux de couleurs à l’état pur. Retour aux sources.
Un des premiers films européens utilisant le Gasparcolor un procédé « chimiquement et optiquement très sophistiqué et élégant » , procédé que le fascinant et ingénieux pionnier qu’est Oskar Fischinger aida à perfectionner.
98.3 KHZ: BRIDGE AT ELECTRICAL STORM de Al Razutis
1967-1973 / 16mm / couleur / sonore / 11′ 00
Explosion apocalyptique de couleurs orageuses, autodestruction chimique, liquéfaction.
98.3 KHZ: BRIDGE AT ELECTRICAL STORM est issu de l’ensemble AMERIKA, long-métrage mosaïque réalisé par Al Razutis entre 1972 et 1983.
Son point de départ est un film Super8 tourné lors d’une journée 1967, durant laquelle le cinéaste avait décidé de traverser dans un sens puis l’autre, encore et encore, le pont de la baie de San Francisco.
Quelques années plus tard, il reprend ces images pour les retravailler dans son atelier Visual Alchemy de Vancouver. Il opère alors des allers retours entre traitement du film à l’acide, transformations via un synthétiseur vidéo, photographies image par image à la tireuse optique.
Aux intenses variations chromatiques d’un pont qui semble se dissoudre, la bande son trouble d’autoradio cherchant sa fréquence ajoute au sentiment de désintégration.
Cette oeuvre, qualifiée de synesthésique par son auteur a, notamment par son approche d’hybridation entre médiums, ouvert de nouveaux horizons au champ du cinéma expérimental.
KUSTOM KAR KOMMANDOS de Kenneth Anger
1965 / 16 mm / sonore / 3 ‘
Rouge rutilant, moteur vrombissant, bleu ciel, rose bonbon, pantalons ajustés, garçons bien coiffés.
La caresse sucrée de ce programme, par l’incontournable icône Kenneth Anger.
« Pygmalion et son amante machine. Sur la musique de « Dream Lover », un jeune homme caresse par de légers coups de houpette sa voiture customisée. »
SIDEWINDERS DELTA de Pat O’Neill
1976 / 16 mm / couleur / sonore / 21 ’00
Un voyage ludique, étrange et captivant dans un monde singulier de couleurs caméléon.
“Dans Sidewinder’s Delta, l’espace cinématographique est désormais accepté comme une zone dans laquelle un monde peut être contenu, un monde qui partage quelques-unes de nos lois naturelles, mais qui en diffère également de manière significative. Une brume tourbillonnante balaye une chaîne de montagnes – puis revient – une main derrière des palmiers se mue en montagne – un morceau de papier dans le désert chevauche le vent et, en voltigeant le long du lit d’une vallée, change d’une couleur éclatante en une autre – une maison suffisamment transparente pour révéler les collines derrière elle, mais si opaque qu’elle dissimule un pendule qui oscille entre elle et les montagnes.”
– Grahame Weinbren, “O’Neill Sidewinder stalks LA film desert”, LA Vanguard n°11, 1976.
Vaste programme ! Parmi un spectre infini de possibles, nous avons sélectionné 6 pépites dans des gammes chromatiques, registres et époques variées, de 1933 à nos jours. Et nous sommes aux anges ou « over the rainbow » de les partager avec vous.
Mire vous propose cette séance en amorce du workshop d’exploration de techniques de tirage couleur des 15 et 16 novembre prochains mené par le cinéaste Etienne Caire, adepte des folies chimiques colorées.
TERRE ROUGE TERRE NOIRE de Agnès Perrais
2024 / 16mm / coul-n&b / sonore / 7′ 00
son de Marion Cros
Du noir et blanc on entre dans la couleur … L’argent du noir et blanc se transmue en or jusqu’au rouge flamboyant.
« Quatre motifs d’un paysage insulaire : dunes, herbes, ciel d’orage, mer. Ces motifs sont déclinés et entremêlés par plusieurs opérations de laboratoire : générations successives de copies, tirage à plat, surimpressions au tirage, virages chimiques, font vaciller les plans fixes et désertés pour créer un paysage imaginaire où les éléments et les matières se rejoignent. »
STUDIE VOOR EEN VELDSLAG de Esther Urlus
2018 – 2019 / 16 mm / coul / sonore / 6’30 min
Monochromes, 20 nuances d’urine, références médiévales, tirages contact répétés, la matière qui émerge à force de persévérance.
« Studie voor een veldslag (Study for a battle) s’inspire des croquis de chutes de chevaux de la fin du Moyen Âge, particulièrement de ceux de Pisanello. Dans les fines lignes du papier jauni, on peut voir les doux contours de chevaux à terre ou en train de tomber. Ils ont l’air assez bizarre et en même temps paisible, dans leurs poses maladroites. Mais il est évident d’après la légende de ces images qu’il s’agit d’études de chevaux chutant sur le champ de bataille, des croquis destinés à être développés dans des dans des oeuvres traitant de scènes de guerre.
Ce film explore une méthode d’impression utilisée dans la photographie surréaliste du début du 20e siècle – qui produit une sorte d’effet 3D, où l’image photographique semble sculptée dans un bas-relief. Une image très similaire aux traits d’un pinceau ou d’un crayon.
Les couleurs de ce film sont inspirées des 20 nuances de la “Roue des urines”, Epiphanie Medicorum par Ullrich Pinder (1506) utilisée pour des diagnostics médicaux. »
KREISE de Oskar Fischinger
1933-1934 / 35mm / couleur / sonore / 2′ 00
Pétillement joyeux de couleurs à l’état pur. Retour aux sources.
Un des premiers films européens utilisant le Gasparcolor un procédé « chimiquement et optiquement très sophistiqué et élégant » , procédé que le fascinant et ingénieux pionnier qu’est Oskar Fischinger aida à perfectionner.
98.3 KHZ: BRIDGE AT ELECTRICAL STORM de Al Razutis
1967-1973 / 16mm / couleur / sonore / 11′ 00
Explosion apocalyptique de couleurs orageuses, autodestruction chimique, liquéfaction.
98.3 KHZ: BRIDGE AT ELECTRICAL STORM est issu de l’ensemble AMERIKA, long-métrage mosaïque réalisé par Al Razutis entre 1972 et 1983.
Son point de départ est un film Super8 tourné lors d’une journée 1967, durant laquelle le cinéaste avait décidé de traverser dans un sens puis l’autre, encore et encore, le pont de la baie de San Francisco.
Quelques années plus tard, il reprend ces images pour les retravailler dans son atelier Visual Alchemy de Vancouver. Il opère alors des allers retours entre traitement du film à l’acide, transformations via un synthétiseur vidéo, photographies image par image à la tireuse optique.
Aux intenses variations chromatiques d’un pont qui semble se dissoudre, la bande son trouble d’autoradio cherchant sa fréquence ajoute au sentiment de désintégration.
Cette oeuvre, qualifiée de synesthésique par son auteur a, notamment par son approche d’hybridation entre médiums, ouvert de nouveaux horizons au champ du cinéma expérimental.
KUSTOM KAR KOMMANDOS de Kenneth Anger
1965 / 16 mm / sonore / 3 ‘
Rouge rutilant, moteur vrombissant, bleu ciel, rose bonbon, pantalons ajustés, garçons bien coiffés.
La caresse sucrée de ce programme, par l’incontournable icône Kenneth Anger.
« Pygmalion et son amante machine. Sur la musique de « Dream Lover », un jeune homme caresse par de légers coups de houpette sa voiture customisée. »
SIDEWINDERS DELTA de Pat O’Neill
1976 / 16 mm / couleur / sonore / 21 ’00
Un voyage ludique, étrange et captivant dans un monde singulier de couleurs caméléon.
“Dans Sidewinder’s Delta, l’espace cinématographique est désormais accepté comme une zone dans laquelle un monde peut être contenu, un monde qui partage quelques-unes de nos lois naturelles, mais qui en diffère également de manière significative. Une brume tourbillonnante balaye une chaîne de montagnes – puis revient – une main derrière des palmiers se mue en montagne – un morceau de papier dans le désert chevauche le vent et, en voltigeant le long du lit d’une vallée, change d’une couleur éclatante en une autre – une maison suffisamment transparente pour révéler les collines derrière elle, mais si opaque qu’elle dissimule un pendule qui oscille entre elle et les montagnes.”
– Grahame Weinbren, “O’Neill Sidewinder stalks LA film desert”, LA Vanguard n°11, 1976.
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- - jeudi 13/11 20:30





