Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

UNE CHAMBRE EN VILLE


de Jacques Demy



PROGRAMMATION MAI 2011

France, 1982, 1h32
avec Richard Berry, Dominique Sanda, Jean-François Stévenin, Michel Piccoli

UNE CHAMBRE EN VILLE
1955 : Les chantiers navals de Nantes sont en grève. François, métallurgiste, est en première ligne. Il loue une chambre à Mme Langlois qui l'aime bien mais refuse qu'il reçoive des dames. Aussi voit-il sa fiancée Violette dehors. Un jour il rencontre la fille de Mame Langlois, c'est le coup de foudre !

«Il y a peu de films que j'ai voulus comme celui-ci. Peu de films que j'ai rêvés comme celui-ci.»
Jacques Demy

« Dans son mélodrame musical le plus sombre, Demy montre avec lucidité et désespoir qu'en amour comme dans le travail, rien n'est jamais acquis. Indispensable.
"C'est le premier vrai scénario que j'ai écrit." L'idée du film est en effet venue à Jacques Demy en 1955, lors de grèves à Nantes. Une grève et l'amour. Dans un cas comme dans l'autre, dans le travail comme dans la relation amoureuse, rien n'est jamais acquis. Ce constat lucide et désespéré, Demy le traduit en un indispensable mélo dont les deux héros sont des passionnés jusqu'au-boutistes : Edith (Dominique Sanda, nue sous son vison) quitte son mari impuissant et s'avère prête à tout, même au pire, pour suivre son amour, Guilbaud. Et Guilbaud, lui (Richard Berry), fait grève pour obtenir un salaire décent, s'avère prêt à mourir pour ses idées. Le climat est moins lumineux que dans les autres Demy. Et la musique de Michel Colombier, plus sombre que celle de Michel Legrand, renforce ce sentiment. Un seul regret : que les deux rôles principaux ne soient pas interprétés par Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, pour lesquels Demy avait écrit le film. Mais les deux stars voulant absolument chanter avec leurs propres voix, insuffisantes selon Demy, il dut trouver d'autres interprètes, plus dociles.
Faut-il vraiment regretter cette absence de stars ? Peut-être cette absence a-t-elle justement permis à Demy de se lâcher : il ose aller jusqu'au bout de cette cruauté qui n'était jusque là qu'effleurée dans sa filmographie. Résultat : un film mal-aimé, mais qui éclaire tous les autres d'un sombre éclat. Bonus : dans le rôle de la veuve alcoolique, Danielle Darrieux est inoubliable. »
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles

Séances

SEANCE UNIQUE
mardi 10 mai à 21h

SOIRÉE DE LANCEMENT DE LA REVUE 303 CONSACRÉE À JACQUES DEMY, PRÉSENTÉE PAR JÉRÔME BARON, DIRECTEUR ÉDITORIAL DE CE NUMÉRO