Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

ZULU LOVE LETTER


de Ramadan Suleman



PROGRAMMATION JANVIER 2007

Allemagne/France/Afrique du Sud, 2004, 1h45, VOSTF
Avec Pamela Nomvete, Kurt Egelhof, Sophie Mgcina

ZULU LOVE LETTER
Afrique du Sud, années 1990. Une journaliste noire, Thandeka, engagée, vit avec sa fille, dans la hantise du passé de son pays. Elle est licenciée d'un des plus grands quotidiens de Johannesburg en raison de son alcoolisme. Un jour, une vieille femme se présente au journal. Elle veut que Thandeka témoigne devant la Commission "Vérité et Réconciliation" sur le meurtre de la jeune Dineo, sa fille, auquel elle assista autrefois. La vieille veut retrouver les coupables et leur faire avouer où le corps fut enseveli, pour qu'enfin l'âme de sa fille soit en paix.

Zulu Love Letter contribue à décrire l'Afrique du Sud à un moment de "transition" où familles, communautés et individus doivent affronter les complexités du devoir, de l'indépendance, du désir et de l'amour, dans un monde à peine sorti de la tourmente. Thèmes et personnages de Zulu Love Letter résonneront du Chili au Rwanda, de Sarajevo au Salvador, et partout où, comme dans l'Europe d'après-guerre, familles et communautés séparées et déchirées par leurs expériences historiques trouvent les moyens d'affronter et de dépasser un passé douloureux, condition de tout renouveau.

« Pour faire un documentaire, il aurait fallu aller voir ces femmes qui sont en deuil, et leur demander de raconter à nouveau ce qu'elles ont vécu. Elles ont déjà du faire ça pendant la commission, je crois qu'il faut qu'on trouve les moyens, non pas de leur faire oublier ce passé, mais plutôt de les aider dans leur parcours de deuil. Il n’empêche que toutes les femmes que l’on voit dans le film, faire la queue pour aller à la commission, ne sont pas des figurantes, ce sont des victimes réelles. Le film est un hommage à toutes ces femmes. En Afrique du sud aujourd’hui, on dit "sheroes", on ne dit plus "heros", je voulais rendre hommage à nos sheroes. La spécificité de la situation sur l'écran, c'est l'Afrique du Sud, mais l'histoire est universelle, en faisant le film, j'ai pensé aux femmes argentines, chiliennes, palestiniennes, aux femmes portugaises. »
Discussion entre Ramadan Suleman et le public des 21èmes Rencontres Cinéma de Gindou (Lot) en août 2005.

« Les femmes sud-africaines ont joué un rôle important dans le mouvement anti-apartheid. Et ce n’est pas une coïncidence si depuis 1994, l’Afrique du Sud est l’un des gouvernements où siège le plus grand nombre de femmes. Thandeka est représentative de ces nombreuses femmes célibataires "libres et instruites" d’Afrique du Sud, aux prises avec un avenir qui les attire et les effraye à la fois. Son engagement politique et professionnel dans le passé s’est fait aux dépens de ses responsabilités personnelles et familiales. Comment peut-elle "négocier" maintenant entre sa carrière de journaliste, ses relations difficiles avec sa fille et les tensions avec ses parents. La vie de Thandeka est aussi soumise à la pression de ses ennemis, anciens agents de la police secrète, désormais employés de l’Agence nationale de renseignement du nouveau gouvernement, ou bien "paisibles citoyens" ou encore "honorables hommes d’affaires". Le mutisme de Mangi est pour intensifier le problème de communication entre la mère et sa fille. C’est aussi une métaphore : comment rendre la parole à ceux qui ne l’ont pas ? »
Extrait du dossier de presse

SEANCE UNIQUE

Lundi 29 janvier à 20h30

SÉANCE SUIVE D’UN DÉBAT AVEC L’ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR ET AMNESTY INTERNATIONAL