Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

AU LOIN S'EN VONT LES NUAGES (KAUAS PILVET KARKAAVAT)


de Aki Kaurismäki



PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2008

Finlande, 1995, 1h35, VOSTF
Avec Kari Vaananen, Kati Outinen, Elina Salo

AU LOIN S'EN VONT LES NUAGES (KAUAS PILVET KARKAAVAT)
Tout perdre... sauf l'espoir. Ilona et Lauri travaillent dur dans la restauration, connaissent le chômage, sombrent et tentent de survivre. Les nuages passent, l'amour reste, et Kaurismäki livre un de ses plus beaux films.
«Le chômage et ses effets psychologiques sont si effroyables qu'un film sur ce sujet ne peut en ce moment avoir d'autre objectif que d'apporter un peu d'espoir. A travers ce film, je veux rendre leur dignité aux chômeurs». Animé donc des meilleures intentions, Aki Kaurismäki mélange dans son quatorzième film les inspirations les plus diverses : le réalisme des situations s'inscrit ainsi dans le fil du Néoréalisme italien, la stylisation de la mise en scène puise dans le cinéma du japonais Yasujiro Ozu et l'optimisme s'inspire de celui des films de Frank Capra. «Je ne suis pas un cinéaste, mais un shaker de cocktail !», déclare-t-il avec humour. Un humour pince-sans-rire, personnel, très apprécié en France, notamment depuis la découverte de «Leningrad Cowboys Go America» en 1989.

Ce premier volet de la trilogie sur les « laissés pour- compte » aborde de manière frontale le thème du chômage. Réalisé quelques semaines après la mort de Matti Pellonpää (l’acteur fétiche d’Aki Kaurismäki), à qui le rôle principal était destiné, le film est dominé par le chagrin. Dans le style néo-réaliste qui le caractérise, le réalisateur parvient néanmoins à teinter ce mélodrame d’un certain optimisme, et rappelle les valeurs historiques de la solidarité finlandaise, nées de la Guerre d’Hiver de 1939-1940.

« En stylisant ses images, Kaurismäki ne rend pas ses personnages abstraits, au contraire : ils nous paraissent tout aussi réels et attachants que les gens de Tokyo dans les films d'Ozu. Comme chez le maître japonais souffle ici un vent de nostalgie, celle d'un monde en train de disparaître... avec pourtant l'espoir de s'adapter, de lui survivre. Et si la petite musique nous poursuit tant, c'est que le cinéaste a su lui faire correspondre un florilège, improbable et jamais illustratif, de chansons de son pays. Cette curieuse osmose donne au mélodrame social la grâce intemporelle d'une comédie musicale. »
François Gorin, Télérama

SEANCES

Mercredi 10 décembre à 18h30
Vendredi 12 décembre à 18h30
Dimanche 14 décembre à 16h30