Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

LA LOI DU GENRE

Allemagne année zéro (Germania anno zero)


de Roberto Rossellini



LA LOI DU GENRE • 2011/2012 • SECONDE GUERRE MONDIALE

Italie-France-Allemagne, 1947, 1h18, VOSTF
avec Edmund Moeschke, Ernst Pittschau, Franz Krüge

Allemagne année zéro (Germania anno zero)
L'Allemagne, vue au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, à travers l'histoire tragique d'une famille dont le père est socialiste et le fils nazi. Après Rome ville ouverte et Païsa, dans ce dernier volet de la trilogie qui fonde le néoréalisme italien, Rossellini invente une distance juste par rapport aux événements qui lui sont contemporains.

"C’est quoi, ce zéro dans Allemagne année zéro ? La fin ou le début ? On considère généralement ce zéro comme un point relatif à l’histoire, un moment T sur l’échelle chronologique : fin du nazisme, début d’une Allemagne nouvelle. Ce serait passer à côté de l’essentiel. Le zéro, chiffre-néant, n’est pas relatif à l’histoire ou à la géographie mais à un absolu. C’est beau comme un poème qui commencerait par : "Juste après le déluge…" Dans les décombres d’une ville allemande, Rossellini filme un labyrinthe en cendres. Berlin ? Dresde ? Qu’importe l’Allemagne, il pourrait même s’agir de Grozny. Toute cette réalité-là, Rossellini la magnifie en suivant un gamin qui chaparde pour survivre, qui volette au dessus du gouffre et tue son père, un malade, invalide, geignard et désespéré…
Crime relatif et absolu. C’est la guerre. Pas de méchants ou de victimes, pas de pleurnicheries : dans la ville réduite à presque zéro, un dérisoire morceau de carton devient un trésor pour éloigner un courant d’air. Après
Rome ville ouverte et Païsa, dans ce dernier volet de la trilogie qui fonde le néoréalisme italien, Rossellini invente une distance juste. Année zéro. C’est à partir de là que la Nouvelle Vague inventera la notion d’auteur. Le poète a réussi à voler ce monopole qu’avaient jusqu’alors les images d’actualités : la vérité. Vérité inconcevable de cet enfant criminel qui s’égare au milieu d’un labyrinthe de ruines avant de s’effondrer. C’est ici, dans l’absolu de cette tragédie volée au brouhaha de l’actualité, que se situe le zéro."
Luc Arbona, Les inrockuptibles


Séances

Mercredi 30 mai 2012 à 19:00
Vendredi 1 juin 2012 à 19:00
Samedi 2 juin 2012 à 21:00