Le Cinematographe
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LE MOIS DU FILM DOCUMENTAIRE

Bassidji

du 11 au 17 novembre 2011


de Merhan Tamadon
Iran-France-Suisse, 2009, 1h54, VOSTF, documentaire

Bassidji
“Dans un désert, sur une colline, des hommes, des femmes en tchador et des enfants déambulent dans un vaste “musée” en plein air dressé en mémoire des martyrs de la guerre Iran-Irak. C'est le nouvel an iranien, nous sommes près de la frontière irakienne. Un homme me guide. Il est grand et charismatique et s’appelle Nader Malek-Kandi. Pendant près de trois ans, j’ai choisi de pénétrer au coeur du monde des défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran (les bassidjis), pour mieux comprendre les paradigmes qui les animent. Nous venons du même pays, et pourtant, tout nous oppose : Iranien habitant en France, athée et enfant de militants communistes sous le Shah, j’ai tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime. Un dialogue se noue pourtant. Mais entre les jeux de séduction et de rhétorique, les moments de sincérité et la réalité du système politique et religieux qu'ils défendent, jusqu’où nos convictions respectives sont-elles prêtes à s’assouplir pour comprendre qui est l’autre ?”
Mehran Tamadon

“Les bassidji sont “au cœur du régime”. Ils en forment la piétaille. Il leur revient de mailler le pays, pourchassant ce qu’ils appellent le vice et l’invasion culturelle occidentale, réprimant grèves et manifestations. Après l’élection truquée d’Ahmadinejad, on les a vus tirer des rafales sur la foule ou lyncher des étudiants. Mais le propos de Tamadon n’est pas de nous les montrer dans leurs basses œuvres, mais de les regarder dans les yeux et de voir s’il est possible de tendre une passerelle entre les deux Iran, celui qui veut s’ouvrir au monde et celui qui veut enfermer toute une nation dans une idéologie mortifère. D’où des dialogues qui valent leur pesant de pistaches : “Les femmes et les jeunes filles,rien qu’avec une partie de leurs yeux, peuvent faire trembler l’homme le plus religieux qui soit. C’est dangereux”, explique l’un de leurs mollahs avant de demander au réalisateur comment il arrive à se “contrôler”. On le voit, même chez les intégristes, le sexe reste une obsession.
La démarche de Tamadon est originale et courageuse. Il a même l’audace d’avouer son athéisme aux miliciens qui, in fine, n’apparaissent pas aussi fanatiques qu’on le croyait. Il leur arrive d’être drôles, mais on ne se risquerait pas pour autant à les inviter à l’heure de l’apéro.
(...) Le mérite du film est de nous faire découvrir l’Iran rouge et noir, moins connu, celui du martyre, des petits mollahs, des gros bras et des bas-côtés du régime. Pour ceux qui s’intéressent à ce pays, c’est passionnant.”

Jean-Pierre Perrin, Libération

Séances

LA TURBALLE • Cinéma Atlantic
Place des Anciens combattants

VENDREDI 11 NOVEMBRE • 18:30

LE POULIGUEN • Cinéma Pax
5, rue du Maréchal Joffre

DIMANCHE 13 NOVEMBRE • 18:30

BOUGUENAIS • Cinéma Le Beaulieu
26, rue de Beaulieu

JEUDI 17 NOVEMBRE • 20:00
Projection suivie d'une intervention de Nicolas Thévenin, intervenant pour les dispositifs d'éducation à l'image, et enseignant de cinéma à l'Ecole de Design de Nantes.