Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

MEMBRES ET PARTENAIRES

Bronx - Barbès


de Eliane de Latour



CINÉ FEMMES • JANVIER 2013

France, 2000, 1h50
avec David Cyril Gue, Jimmy Danger, Edwige Dogo, Thomas Guei, Antony Koulehi Diate

Bronx - Barbès
Responsable d'un meurtre accidentel, deux garçons, en quête d'eux-mêmes dans un bidonville d'Afrique, se réfugient dans le ghetto du Bronx. Ils entrent dans les gangs. Violence, fête, fraternité deviennent leur quotidien. Eliane de Latour réforme une certaine image de l'Afrique, pour dresser un tableau où le traditionnel conflit entre tradition et modernité n'est plus d’actualité : dans ce Bronx ou ce Barbès-là, la seule religion est celle de l'argent.

"Ce n'est pas l'Amérique, ce n'est pas la France, mais... Comme toutes les grandes villes du monde ont désormais leurs magasins Gap et leurs MacDo, elles ont aussi leurs ghettos et leurs gangs de rue, animés par les mêmes fantasmes de fortune express, enclins à la même barbarie organisée. En Afrique aussi nous apprend Eliane de Latour, anthropologue et cinéaste, qui signe sa première fiction, après quelques documentaires consacrés à différents lieux d'exclusion sociale. Cette fois, la réalisatrice s'est longuement immergée dans les quartiers brûlants d'Abidjan et de San Pedro, en Côte d'Ivoire, avant d'écrire ce récit d'apprentissage, situé dans une ville d'Afrique noire, sans plus de précision. Les personnages principaux, deux garçons appelés Toussaint et Nixon, sortent de l'adolescence et du bidonville où ils ont grandi. Responsables d'un meurtre accidentel, ils se réfugient au ghetto du "Bronx", où règne une délirante vitalité délinquante et criminelle, tout imprégnée de références occidentales, françaises ou américaines, réelles ou fictives. On s'y donne du Chirac, du Tyson ou du Al Capone, on s'y habille avec des marques, on y parle une langue furieusement composite, de "T'es trop free" en "On a starté ensemble". Comme dans toutes les mafias du monde, de "vieux pères" initient des "fistons" à leurs "sciences". Happés par cette dynamique de la gagne facile, Toussaint et Nixon deviennent "Solo du grand B" et "Scarface". Les trajectoires divergentes des deux apprentis, l'un obéissant aux règles du milieu, l'autre croyant pouvoir les court-circuiter, donnent la charpente narrative de Bronx-Barbès, assez proche d'un film noir classique. Mais l'apport d'Eliane de Latour se loge plutôt dans sa facilité à réformer l'image de l'Afrique, à en dresser un tableau où le sempiternel conflit entre tradition et modernité n'est plus la grande affaire. Dans ce Bronx-là et ce Barbès-là (autre ghetto où l'histoire se déplace), il n'y a pas plus de griots et de sorciers qu'à L.A. ou à Paris. La seule religion est celle de l'argent, et les dieux s'appellent Jean-Claude Van Damme, Bill Clinton ou Ayrton Senna."
Louis Guichard, Télérama

Séances

Vendredi 11 janvier 2013 à 20:30
En présence d'Eliane de Latour, réalisatrice
En partenariat avec l'Espace Cosmopolis, dans le cadre de l'exposition "Go de nuit - Abidjan, les belles oubliées"

Toutes les informations sur l'exposition en cliquant ici